[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#ffd323″]N[/mks_dropcap]ouveau livre de Christophe Manon, Pâture de Vent paraît aux éditions Verdier. Après Extrêmes et Lumineux paru aux mêmes éditions, cet ovni de la rentrée de janvier se définit comme sa suite.
Il est pourtant bien différent, possédant une radicalité et un aspect disparate. On retrouve tout de même la maîtrise de l’écriture du poète Christophe Manon mais aussi sa noirceur et sa mélancolie. Ce livre possède un autre souffle que celui du romanesque ou de la recherche de la modernité.
Divisé en deux parties, le texte débute avec un lyrisme pastoral inattendu. Puis l’écrivain rajoute tel un peintre des touches de noirceur. Il finit en livrant son intimité de manière décomplexée. On se demande où veut aller l’auteur mais le souffle nous a déjà emporté dans un chant d’amour. C’est cela qui se dévoile, cette ambition de créer ce chant dans un langage puissamment évocateur.
Pâture de Vent est extrême et lumineux. Les mots du titre de son précédent livre deviennent les qualificatifs de ce texte-ci. Christophe Manon se libère de toute attente et en devient insaisissable pour le lecteur. À part « extrême et lumineux », toutes les autres qualifications paraîtront désuètes et sur-interprétatives. En deux mouvements, on voit l’auteur nous délivrer un chant peut-être dissonant mais brûlant.
Il faut alors risquer de se brûler pour ressentir la joie d’une telle lecture. C’est avec des textes comme celui-ci que la littérature devient une source bouillonnante creusant son propre sillon en dehors de toute injonction stylistique. Même si la trajectoire semble floue, Christophe Manon a écrit librement et nous nous en abreuvons.