Prenez un violoncelliste et multi-instrumentiste ayant collaboré avec le gratin de la musique mondiale : Vincent Segal. Rajoutez-y le barde Italo- Anglais résident en France, à la classe absolue et au timbre de voix envoûtant, Piers Faccini, réunissez-les sur un album enregistré à la campagne dans une abbaye française, et vous obtiendrez un magnifique album, énième perle du label No format.
Il suffit de voir leur concert à la Blogothèque pour s’en convaincre.
Que ce soit en Anglais, en Allemand, en Italien ou en Créole Réunionnais, le répertoire revisité ici est à l’image des deux bonhommes, un pur brassage des cultures. C’est un des secrets de cet album, ce mélange des langues d’une piste à l’autre.
Mais ce qui nous envoûte l’auditeur, c’est ce chant tout en douceur, tantôt à la limite de l’épure, tantôt haut perché et parfois dans la même chanson, un chant qui provoque des frissons chez l’auditeur, car utilisé comme un véritable instrument.
Il n’y a que deux musiciens qui jouent en parfaite harmonie, mais le résultat dépasse la somme de deux talents pour obtenir un son unique. A croire que ces deux-là se connaissent depuis toujours.
Et puis, il faudrait parler de Vincent Segal, qui faisait déjà preuve de son talent sur les premières tournées de -M- et qui explore la musique électronique avec Bumcello. En fait, il faudrait un article entier sur ce musicien discret mais surdoué. Et tout son talent est au service de ce projet intimiste. Tantôt juste en retrait pour accompagner la voix, tantôt faisant jeu d’égal à égal avec la voix, son violoncelle faisant des merveilles.
C’est un album mélancolique certes, mais plein d’allégresse aussi, de joie cachée, de morceaux enjoués, où le violoncelle de Vincent Segal accompagne discrètement la voie haut perchée de Piers Faccini. Voilà un disque qui s’amuse avec nos sentiments et les tempos.
Pour la promotion de cet album, le duo s’est produit en acoustique, dans quelques lieux intimes et atypiques. Sur Lyon, il s’agissait du temple Lanterne. Quand, pour lancer le concert, Piers Faccini entama à cappella le 1er morceau, on a cru assister à du chant médiéval. Toute la salle se tu. Pas un bruit dans l’auditoire tellement nous fûmes fascinés et émus. Et dire qu’il ne s’agissait que du premier morceau. Je vous laisse imaginer la suite.
Bref, un album incontournable de 2014.
Piers Faccini, Vincent Segal, Songs of time lost, chez No Format depuis septembre 2014
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