Gargantuesque, voilà, c’est ça. Après plusieurs écoutes du nouvel album d’Ariel Pink, Pom Pom, c’est l’adjectif qui lui convient le mieux. 17 chansons, 69 minutes, une magnifique pochette rose, Kim Fowley, 75 balais au compteur à la production, ce doux dingue d’Ariel Pink a fait les choses en grand, très grand même, quitte à laisser groggy ses plus fidèles auditeurs, secoués par cette explosion.
Ariel Marcus Rosenberg a mis de côté son Haunted Graffiti et se lance dans le grand bain, sans avoir vérifié si la piscine est remplie d’eau. On passe ainsi de synthés new-wave qu’on n’a pas dû entendre depuis 30 ans à de toutes simples pop songs (magnifique Put Your Number In My Phone), on fait oh yeah dès le 1er morceau Plastic Raincoats In The Big Parade, plus tard Go Go Ding Dong .
Dinosaur Carebears nous entraine sur une piste de danse orientale avant de virer noisy, on a le droit à quelques insultes en français sur le déjanté Negativ Ed, le Dazed Inn Daydreams final aurait eu sa place sur la bande FM américaine des années 70-80 alors que Goth Bomb évoque Devo et MC5.
Comme dirait ma fille, c’est quoi cette musique ? C’est n’importe quoi mais c’est rigolo, on croirait de la musique de cirque. Finalement, elle a tout dit, ma fille, juste aurait-elle dû préciser que c’est également un foutu bon album, gonflé, sexy (et le sexe, ça le travaille le Ariel Pink, suffit d’écouter Sexual Athletics, mélange de Sly & the Family Stone et Daniel Johnston) et foutraque.
L’album se conclut par ses paroles I’m Broadway Kurt Cobain, ça résume parfaitement les choses. Tel notre Katerine national, Ariel Pink tente tout, manteaux de fourrures roses et chemises fluos, poses lascives et petite bedaine.
Pom Pom est disponible chez 4AD et tous les bons disquaires depuis le 17 novembre et en écoute sur Spotify :