[mks_dropcap style= »letter » size= »52″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]N[/mks_dropcap]e pas se laisser prendre par la photo de la couverture du livre. Il ne s’agit pas d’une histoire d’alpinistes ni de montagne même si les personnages du livre ont passé leur jeunesse à grimper.
De cette jeunesse ensemble, il ne reste pas grand chose : un couple qui a une petite fille et les deux autres amis, disparus depuis longtemps dans le tumulte de la vie. Personne ne se croise ni ne donne de nouvelles. Le temps s’est arrêté sur leur amitié.
Martin avait, à l’époque, comme une boutade, promis d’inviter tout le monde quand il aurait une maison en bord de mer.
A 40 ans, il a réalisé son rêve et tient sa promesse.
Lui, sa femme Lotte et leur petite fille vont donc accueillir Paul et Vincent.
Stephan Enter nous offre un roman psychologique intense. Il reste au plus près de ses personnages, décrit leurs sentiments, leurs rêves, leurs rancoeurs.
Et vingt ans après les choses sont encore à vif, il y a encore des choses à régler.
Des histoires d’amour se sont nouées dont tous ne sont pas au courant.
Un événement, qui aurait pu se terminer tragiquement, a eu lieu en montagne. Mais seuls les deux protagonistes de cet accident sont au courant. Ils se sont jurés de ne jamais plus en parler. Pourtant, l’un d’eux continue d’y penser.
L’amitié qui était là leur à vingt ans sera-t-elle la même à quarante ? Comment chacun verra l’évolution de ses camarades.
C’est cela que Stephen Enter nous donne à lire dans un roman qui prend son temps.
Livre de facture très classique, sorte de madeleine pour quadragénaires voulant se pencher sur leur passé, Prises ne rate pas sa cible.
Prises de Stephan Enter, traduit du néerlandais par Annie Kroon, Actes Sud, avril 2015