[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]L[/mks_dropcap]e verdict du Prix Libr’à Nous 2017 approche ! Le 3 mars, nous connaîtrons les noms de tous les lauréats… En attendant, quelques gagnants des années précédentes ont bien voulu faire appel à leur mémoire et nous raconter leurs souvenirs – forcément bons ! Aujourd’hui, c’est Clémentine Beauvais qui répond à nos questions, avec sa fantaisie et sa sincérité habituelles. Merci à elle.

Vous avez été lauréate du Prix Libr’à Nous en tant qu’auteure.
Pour commencer, pouvez-vous nous rappeler pour quel livre, votre maison d’édition, dans quelle catégorie et en quelle année ?
C’était pour Les petites reines, en 2015, dans la catégorie meilleur roman de l’histoire de la Terre… ah non c’était pas ça ? Ah oui, meilleur roman ado. C’était pas mal non plus. Et c’était chez Sarbacane, of course !
Pouvez-vous nous raconter un souvenir lié à ce Prix ? (au moment où on vous l’a annoncé, au moment où on vous l’a remis…) ?
Au moment où on me l’a remis, j’étais évidemment, comme d’habitude, pas là, car être-pas-là est constitutif de mon existence de Grande-Britonne – il se passe plein de choses en France, et en général je suis de l’autre côté de la Manche. Cependant, j’avais enregistré une vidéo avec des moyens techniques élaborés (une vieille tablette qui bugge). C’est surtout après, en voyant les photos de la cérémonie, que j’ai été hyper touchée et que j’ai vraiment ‘digéré’ le prix (gloup !).
Quel a été votre sentiment à l’annonce de votre victoire ?
J’étais ravie évidemment ! C’est une question difficile parce qu’il semble impossible de décrire ce que l’on ressent sans sombrer dans de pathétiques banalités. J’étais heureuse, contente et super heureuse. C’était que du bonheur, fourré au bonheur. J’espère que tous les autres auteurs auront des réponses aussi nulles que celle-ci, sinon c’est la honte ! Mais que dire d’autre ? C’était chouettissime, point.
Que pensez-vous du concept de Libr’ à Nous : un jury composé uniquement de libraires, de tous types de structures, en toute indépendance ?
Quelle est pour vous sa particularité par rapport aux autres prix littéraires ?
Pour moi, c’est particulièrement touchant car je sais que depuis le tout début-début, alors que Les petites reines n’était encore qu’un petit bouquin-têtard que personne ne connaissait, les libraires, indépendants ou non, l’ont pris sous leur aile (un têtard pris sous des ailes… pas sûre que la métaphore soit très appropriée, mais bref). Le livre s’est massivement vendu en librairie, et continue à se vendre en librairie. J’ai bien vu que le Prix Libr’à Nous a aidé cet essor – on m’en parle souvent. Mais c’était déjà un soutien des premiers jours, dont je suis énormément reconnaissante aux libraires. Donc, que Les petites reines gagnent un prix orchestré par ceuzécelles qui le vendent de la main à la main tous les jours, ça a une signification particulière pour moi.

Comment voyez-vous l’avenir de ce prix ?
Attendez trois secondes, je sors ma boule de cristal… je vois… je vois… oh, intéressant – je vois que Donald Trump, après avoir conquis l’univers en 2018, va essayer de vouloir interdire le prix car, je cite, « il n’y a pas de catégorie ‘littérature érotique avec milliardaire américain et escort-girls, et en plus mon livre n’a jamais été nominé, alors que c’est un livre génial, c’est un livre exceptionnel’ ». Suite à cette condamnation, tous les libraires de France et les anciens gagnants du Prix se soulèveront. Un vent de révolte grondera dans les rayonnages des librairies de tous pays. Des bouquins seront catapultés à travers les fenêtres de la Maison Blanche (de gros livres d’art de chez Taschen, mais aussi de petits poches légers et agiles, qui bien ciblés sur la tempe peuvent assommer un homme de 80 kilos). L’un des livres (ironiquement, un dictionnaire ; le type de livre que Trump n’a jamais ouvert) ira s’abattre sur son gros visage orange, et le dictateur s’écroulera, abattu par le poids des mots qu’il ne connait pas.
Les libraires du Prix Libr’à Nous, vainqueurs, seront encensés dans tous les pays comme Grands Libérateurs de Tout et de Partout. Valérie Caffier deviendra Présidente du Monde et la lecture deviendra Priorité Planétaire numéro 1.
Le Prix Libr’à Nous 2017 sera remis le 3 mars 2017 au Centre Wallonie-Bruxelles, à Paris.