[mks_dropcap style= »letter » size= »83″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]Q[/mks_dropcap]uand on n’est pas encore une grosse tête d’affiche, il est important de ne pas rater la pochette de son disque, parce que le Beachboy, il a beau essayer d’être super attentif à tout ce qui sort, et bien vu le flot continu, il faut parfois faire des choix et quand le packaging (mon dieu, quel mot horrible !) est très réussi, il y a des chances que j’y jette une oreille ou deux.
Ainsi, Rach Three, groupe français multiforme pour son premier album, Sin Armor, nous offre un magnifique objet à la pochette somptueuse, annonciatrice d’un univers sombre et sensuel, on se précipite dessus pour l’écouter, et vite !
Bon, parfois, la chettepo est belle et le contenu, très vilain, heureusement, ce n’est pas le cas ici. Commençons tout d’abord par quelques présentations rapides :
Sur leur bandcamp, ils le disent eux-mêmes, Anyone can be Rach Three, Rach Three can be Anyone, bon, j’aurais bien postulé mais la dernière fois que j’ai poussé la chansonnette sous la douche, les voisins ont appelé les pompiers…
Rach Three est plus sérieusement un projet à géométrie variable et pour ce Sin Armor, on y croise 7 musiciens dont Grégory Combet (guitariste également chez Hold Your Horses) à l’origine du projet mais également Thibault Marchal, Marie-Christine et Marie-Rose Laurel (Maryse), Igor Estabol, Simon et Vincent Tordjman.
Après quelques EP déjà remarquables, tout ce petit monde s’est réuni au Mikrokosm Studio emmenant dans ses bagages, violoncelle, harpe, guitares électriques et autres scies musicales.
L’album se compose de 9 titres principalement chantés en anglais sauf le superbe Le Plongeon et l’impressionnant Tu Sembles dans une ambiance sombre et majestueuse où David Tibet (Current 93) croise le fer avec Leonard Cohen.
Vous l’avez compris, l’ambiance n’est pas à la franche rigolade, de Rach Three’s Lament à Lullaby For A Frightened Kid At Night, l’atmosphère se fait noire même si l’utilisation de tous ces instruments donnent un air de fête comme si on s’engageait pour une ritournelle dans la plus obscure des forêts.
On s’enthousiasme devant la voix profonde et intense de Grégory, on note la qualité des arrangements, rapidement quelques frissons nous parcourent devant la classe d’un the Stars ou Further North, la pièce maîtresse de l’album.
On pense parfois à Dominique A, Gravenhurst, voire Scott Walker, on pense surtout qu’on vient de dénicher là un groupe à suivre de très, très près.
Le LP Sin Armor est disponible en quantité limitée sur leur bandcamp, foncez, il n’y en aura pas pour tout le monde, ou alors, il vous faudra vous contenter des mp3 et forcément, la pochette….