[dropcap]P[/dropcap]our sa 14ème Édition, Le Festival Invisible a encore fait de Brest le centre du monde en accueillant une jolie collection de groupes venant des 4 coins de la planète, ayant pour point en commun, le goût d’une musique exigeante et originale.
Faute de temps, je ne pus moi-même me rendre invisible que pour 2 nuits, celles qui permirent à La Carène de bien se garnir et d’exploser les décibels !
Commençons donc par la soirée Bivouac (oui, les organisateurs aiment bien donner des p’tits noms rigolos à leur programmation), ce vendredi soir inhabituellement humide avec 4 groupes à l’affiche.
Celle-ci débute de jolie manière, puisque c’est le trop rare Fred Poulet, fort de son excellent disque The Soleil sorti en début d’année après une trop longue absence, qui ouvre le bal, avec son humour décalé et ses chansons électro-pop,
Si The Soleil, avec un magnifique Tout Scintille en conclusion, prend la part belle du set de ce soir, il n’oubliera pas d’aller piocher dans sa riche discographie pour nous rappeler que le bonhomme a un sacré talent !
Le bivouac commençait donc très bien et devait s’enchaîner rapidement comme il se doit dans tout bon festival digne de ce nom. Las, il fallut patienter de longue minutes avant qu’Ifriqiyya Electrique daigne pointer le bout de son nez.
On ne leur en tiendra pas vigueur, on n’oserait même pas d’ailleurs tant leur arrivée sur scène ferait passer la prise de La Bastille pour un délicat pince-fesses. Entre métal, industriel et musique africaine traditionnelle, c’est une véritable tempête du désert qui s’abat sur un public clairement impressionné.
Basse énorme, tablas en folie, on imagine Motorhead en vadrouille dans le Sahara et on reste sans voix devant un tel déluge !
Très belle première nuit, avec final suisse en apothéose !
La suite se fera plus douce et viendra me confirmer, après les avoir déjà vu à Levitation que Vanishing Twin, le groupe londonien fait partie de mes chouchous de l’année. Leur dream pop psychédélique est un enchantement, quelque part entre Broadcast et Stereolab, portée par la sublime voix de Cathy Lucas.
Inventives et subtiles, leurs chansons, You Are Not An Island ou Wise Children prennent une nouvelle dimension sur scène et me font chavirer de bonheur.
[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]N[/mks_dropcap]e nous restait qu’à conclure avec les suisses de The Young Gods, certes un peu moins jeunes mais toujours aussi impressionnants sur scène.
Avec Entrée En Matière issu de l’excellent Data Mirage Tangram, Franz Treichler, Cezare Pizzi et Bernard Trontin ont leur morceau idéal pour débuter leur prestation et plonger le public dans une sombre et sublime atmosphère.
L’émotion est là et tiendra jusqu’au bout d’un concert qui pioche allègrement dans leur dernier disque, j’en ressortirai fortement ému, marqué par la gentillesse et la présence scénique du groupe et leur talent de musicien.
En tant que très vieux fan, ils iront même au delà de mes espérances, en enchaînant Skinflowers et L’Eau Rouge… j’en tremble encore. Très belle première nuit, avec final suisse en apothéose !
Ca va sacrément secouer jusqu’au bout de la nuit ou presque
[dropcap]L[/dropcap]e lendemain, c’est soirée hamac ! et pourtant hors de question de s’endormir, tant ça va sacrément secouer jusqu’au bout de la nuit ou presque.
Tout commence avec 3 musiciens de légende qui officient au sein de Charnel Ground, groupe dont le nom ne dit rien à personne ou presque (un seul album sorti en catimini en 2018) dès lors qu’on ne regarde pas son line-up de près.
On ouvre donc grand les yeux et les oreilles quand arrivent sur scène le bassiste Douglas McCombs (Tortoise, The For Carnation, Eleventh Dream Day…), le guitariste Chris Brokaw (Come, Codeine, The New Year…) et le batteur John Colpits alias Kid Millions (Oneida).
Doug, crâne chauve et barbe blanche, Chris Brokaw, cheveux gris et Kid, tête d’ado éternel ont dans leur musette quelques uns des plus beaux albums du rock-indé américain de ces 30 dernières années, c’est donc un privilège de les voir jouer ensemble quelques longs morceaux instrumentaux entre post-rock, noise et krautrock.
On sent que les 3 ont plaisir à jouer ensemble, et que, dans leur domaine respectif, c’est des cadors, le verbe est rare mais le plaisir est intense. Superbe ouverture !
[dropcap]L[/dropcap]a tête d’affiche du jour nous vient de Russie et fait donc son retour sur Brest, je parle bien sûr de Motorama, que tout le monde attend avec impatience. Je dois bien l’avouer, ce fut le plus décevant de tous, non pas que le concert fut mauvais, mais les russes m’ont paru trop sages et appliqués, malgré quelques bons moments comme sur Wind In Her Hair ou Tell Me.
Tout cela manqua grandement de folie et il faudra qu’un jour, ils nous gomment ses longs et vilains blancs qui font retomber le soufflet entre 2 morceaux !
Heureusement, pour enflammer un festival, on ne fait pas mieux en ce moment que les belges d’It It Anita. Nouvelle confirmation ce soir, qui verra ces fous furieux s’emparer de la scène comme des taureaux sous acide, avant rapidement d’aller fendre la foule. Le clou du spectacle restera le final quand le génial batteur François Casteleyn démonte et remonte sa batterie en un éclair, pour se retrouver en plein milieu d’un public, extatique et hilare.
On a beau dorénavant bien connaître leur User Guide, It It Anita est toujours aussi phénoménal sur scène !
De la Belgique, nous filons aux Pays-Bas pour conclure notre « hamac party » avec Rats On Rafts, autres bêtes de scène, nous venant tout droit de Rotterdam et dont nous avions adoré le génial Tape Hiss sorti en 2015.
Ils sont beaux et bien habillés, des têtes d’anges sombres et pourtant, rapidement, c’est un sacré bazar qui s’installe. Mélodies implacables, un son de guitare comme on n’en fait plus, impossible de retenir ses guiboles, le groupe fait encore mieux que prévu et délivre un concert puissant et magnifique, parfaite conclusion de 2 nuits magiques !
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Le Festival Invisible s’est déroulé à Brest
Du 16 au 26 Novembre 2019
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