[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]A[/mks_dropcap]lléché par une fascinante affiche, Beachboy prend son courage (et sa voiture) à 2 mains et ose quitter son lointain Finistère pour découvrir enfin les charmes psychédéliques de la charmante ville d’Angers à l’occasion de la 7ème Edition du festival Levitation.
Bien lui en prit, tant il s’en retourna ébloui et resta lui-même quelques jours plus tard toujours dans un état second, les yeux remplis d’étoiles et les oreilles qui brûlent !
[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]L[/mks_dropcap]es festivités se passent à l’espace culturel Le Quai, splendide endroit moderne et fort bien agencé pour permettre au public de passer rapidement d’une scène à l’autre et de profiter de la douceur angevine sous un chaud soleil de fin d’été.
L’organisation est parfaite, on dirait même trop parfaite, tant l’enchaînement d’une vingtaine de groupes en 2 jours oblige quelques horribles choix cornéliens et donna des sueurs froides à votre humble serviteur, incapable de quitter la géniale prestation d’une Fat White Family en grande forme, alors que les premiers assauts soniques des scéniquement parfaits Psychotic Monks retentissent !
Ma programmation est en effet remarquable, équilibre parfait entre valeurs sures et jeunes pousses, scène française et internationale. C’est le vendredi qui me poussa à venir, c’est le samedi qui me rendit déjà nostalgique et impatient de revenir pour la prochaine édition !
[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]C[/mks_dropcap]ôté frenchie, je les ai déjà cités, mais je me permets d’insister, The Psychotic Monks est ce que l’on peut aujourd’hui voir de mieux sur scène. Les 4 parisiens y déploient une énergie remarquable et embarque le public dans un fascinant trip qui lui fait retenir son souffle de la première à la dernière minute de ce déluge sonore.
On prit également plaisir à découvrir les locaux Jumaï ou bien la charismatique Miët venue ouvrir le bal et présenter son album, Stumbling, Climbing, Nesting, dont on attend la sortie le 18 octobre avec impatience.
Si Frustration confirma sa réputation de bête de scène portée par la magnifique et profonde voix de Fabrice Gilbert et It It Anita nous laissa hagard, la prestation de L’Epée, pourtant fort attendue, nous laissa sur notre faim. Même si Anton Newcombe semble s’amuser comme un petit fou dans son coin et que les Liminanas sont des maîtres es scènes, l’alchimie avec Emmanuelle Seigner ne prend pas et se révéla au final très décevante.
Heureusement, il me reste à vous citer 2 gros coups de cœur. Tout d’abord, la prestation de France, trio stéphanois, composé du bassiste Jérémie Sauvage, du batteur Mathieu Tilly et de Yann Gourdon, à la vielle à roue. Pendant 40 minutes, le groupe décline un seul morceau, hypnotique et hallucinant, m’ayant pour le coup littéralement lévité. France, c’est un peu Mais Où Est Charlie, l’impressionnant batteur est en effet seul sur le devant la scène et je mis un certain temps à repérer Yann et Jérémie jouant dans le public. Coup de foudre immédiat, découverte du festival !
La belle surprise fut le très, très bon concert du Villejuif Underground, qu’on avait déjà vu auparavant et trouvé un poil trop bordélique. Cette fois-ci, même s’ils restent de sympathiques déconneurs, à l’humour potache et décalée, l’australien Nathan Roche et ses 3 compères n’oublièrent pas qu’ils sont en poche quelques géniales chansons comme Haunted Chateau ou Sorry JC, dignement interprétés. Le Villejuif Underground est cinglé mais aussi très talentueux !
[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]I[/mks_dropcap]nscrit dans le cadre du jumelage entre Angers et la ville texane d’Austin, Levitation réussit à attirer une flopée de groupes internationaux, nous confirmant que le rock psychédélique n’est pas l’apanage des anglo-saxons.
Un petit tour par le Danemark (Iceage), traversée de l’Italie (New Candys) pour arriver en Turquie et se prendre un grand bain de bonheur avec la fascinante Derya Yildirim et Grup Şimşek, groupe cosmopolite, fasciné par le folklore anatolien, génialement mis au goût du jour.
Voix magnifique, incroyable cohésion entre tous, le groupe semble aux anges d’être là devant nous et tout le public se retrouve rapidement sous le charme !
Les 2 groupes que j’attendais le plus réussirent avec brio à satisfaire toutes mes attentes et, bien que cela me paraissait impossible, donnèrent chacun leur meilleur concert qu’il me fut permis de voir :
A tout honneur tout seigneur, commençons par Fat White Family, portée par le charismatique et rapidement torse nu Lias Saoudi, déboulant au son de la BO de Terminator 2 pour une prestation de haut vol, carrée et enflammée égrainant les meilleurs titres de Serfs Up !, d’I believe In Something Better à Bobby’s Boyfriend. Ils sont beaux, ils sont drôles, ils sont doués, The Fat White Family est aujourd’hui un groupe incontournable.
Et que dire de Black Midi, encore plus impressionnant qu’à La Route Du Rock ! Ils confirment qu’ils sont de loin la révélation de l’année et que Schlagenheim est le disque rock de l’année, le génial Ducter joué ici dans une version époustouflante.
[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]J[/mks_dropcap]e pris également un plaisir immense à découvrir live les excentriques pop songs, à la Broadcast, de Vanishing Twin, le très joli moment calme du Festival parfois bouleversé par quelques tensions krautrock et soutenu par la superbe voix de Cathy Lucas.
Gros coup de cœur également pour TVAM,qui mit le public en transe avec son mélange d’electro pop et de krautrock et ses montages vidéos, qui nous donna le sentiment de participer au plus radical et fascinant karaoké géant !
Nous finirons ce tour de piste par 2 groupes très symboliques du festival, entre exigence musicale et ambiance festive, King Khan tout d’abord, avec qui j’aurais le plaisir de partager quelques frites avant d’admirer sur scène son énergique énergique et son célèbre slip en cuir. Louder Than Death, soit les bordelais Looch Vibrato et Aggy Sonora à la guitare et à la batterie ainsi que le bassiste Fredovich (The Shrines) déchire tout derrière cet incroyable personnage tout en rondeur et joie communicative.
On finira par The Warlocks, un des tous premiers groupes à passer, légende du rock psychédélique depuis 20 ans maintenant et qui nous offrit une solide prestation en parcourant quelques uns des meilleurs morceaux (The Dope Feels Good, Hurricane Heart Attack…) piochés sur leurs indispensables albums comme Phoenix ou Surgery.
[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]C[/mks_dropcap]ela fut au final 2 mémorables journées, Levitation porte bien son nom et s’inscrit derechef dans mes rendez-vous incontournables de l’année !
Comme un festival, ce n’est pas que des concerts mais c’est aussi des belles rencontres, un grand merci et la bise à Stéphanie, Sandra, Pierrick et Arnaud !