Un album qui s’appelle Nothing Important, un musicien barbu au nom passe-partout portant des belles chemises à carreaux, qui se permet de faire des morceaux de 16 minutes en maltraitant aussi bien ses cordes vocales et de guitare….
Avec une introduction pareille, ce n’est pas gagné pour vous convaincre de vous pencher sur l’excellent dernier disque de Richard Dawson. Pourtant, dès lors qu’on se laisse embarquer, on a du mal à décrocher et à écouter autres choses tant cet univers se relève fascinant.
Richard Dawson est un musicien de Newcastle, actif depuis 2007 aussi bien sous son propre patronyme que sous le nom d‘Eyeballs. Free improvisation, folk contemporain, on citera Charlemagne Palestine ou Sir Richard Bishop pour donner une idée de son style.
L’album se compose de 4 titres, 2 instrumentaux plutôt courts (6 et 5 minutes) et expérimentaux dans la veine d’un Richard Youngs ou un Roy Harper (Judas Iscariot en ouverture et Doubting Thomas en clôture) et 2 longs morceaux dépassant le 1/4 heures, Nothing Important et The Vile Stuff.
Sur Nothing Important, Richard Dawson dont la voix caractéristique pourrait rappeler un Robert Wyatt version brutale parle de naissance sous césarienne, d’un oncle qui revient sous forme de fantôme et autres bébés morts, le refrain pose le concept (I am nothing you are nothing nothing important), la guitare improvise, se fait revêche, la vois semble vouloir la retenir mais finit également par s’emballer.
The Vile Stuff commence par une longue improvisation, vire tribal au bout de quelques minutes, Richard Dawson est cette fois accompagnée par Rhodi Dravies et sa harpe tout aussi folle que la guitare. Le morceau raconte les mésaventures de gamins ayant bu une bouteille de Coca contenant de l’alcool fort (the vile stuff en question), la suite n’est qu’ambulances, hôpitaux, mains percées, cranes fracturés, mâchoires cassées, c’est à la fois drôle et tragique.
L’album de Richard Dawson est disponible chez Weird World via Domino depuis le 03 novembre.