[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]Ç[/mks_dropcap]a faisait déjà un moment qu’on le guettait celui-là, lassé par l’indigence de la scène indépendante anglaise depuis quelques temps et enclin à s’emballer pour quelques riffs bien sentis. Il est donc là, tout frais tout chaud, il s’appelle Songs of Praise, Messieurs, Dames, voici le tout premier album de Shame, des purs britons comme on aime, grandes gueules, sales gosses et foutus musiciens !
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]O[/mks_dropcap]riginaire de Londres, Shame se compose des guitaristes Eddie Green et Sean Coyle-Smith, du batteur Charlie Forbes, du bassiste Josh Finerty et du chanteur brailleur Charlie Steen.
Les jeunots se sont rencontrés sur le banc de l’école quelque part du côté de Brixton et très vite, à peine sortis de l’adolescence, ils firent leurs premières armes sur scène dès 2014 en compagnie de The Garden et Fat White Family, groupe avec lequel Shame partage nombre de points communs.
Outre en effet des prestations scéniques sauvages et enflammées et une coolitude pleine de morgue, Shame lança ses premières répétitions au Queen’s Head à Brixton, en empruntant une partie du matériel à la bande de Lias Saudi et Saul Adamczewski.
En décembre 2016, ils sortent leur premier single The Lick/Gold Hole, deux bombes froides et colériques sous haute influence de The Fall et présentes sur l’album. S’ensuivra Tasteless en avril puis Concrete, pour faire monter le buzz, sans oublier l’impayable Visa Vulture, sur laquelle le groupe déclare plus ou moins sa flamme à Theresa May : Oh Theresa, Baby We’ve Been Going For A While But I Think I Want More Than Your Sideways Smile…
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]I[/mks_dropcap]l est encore trop tôt pour imaginer ce que Shame nous donnera à l’avenir (Coucou Palma Violets, Hello Eagulls) mais leur premier album, fait de 10 chansons toutes taillées pour mettre le feu à n’importe quelle scène du monde et des environs, tient ses promesses entrevues du côté de St Malo ou St Brieuc et mérite qu’on s’y attarde, dès lors que le post punk soit votre tasse de thé.
Il suffit en effet de quelques secondes pour se prendre une belle claque dans la tronche, les guitares déboulent sur l’initial Dust On Trial, le phénoménal Charlie Steen maltraite de suite ses cordes vocales dans une ambiance apocalyptique.
Le rythme ne fléchit pas sur l’étourdissant Concrete, les petits cochons de la pochette finissent en côtelettes alors que One Rizla a tout du petit tube pop indé, avec son refrain rentre-dedans et ses paroles toutes teintées d’ironie mordante : My Nails Ain’t manicured My voice ain’t The Best You’ve heard And You Can Choose To Hate My words But do I Give A Fuck
Shame croise The Fall et Sleaford Mods sur Tasteless et The Lick, brûlots incisifs et concis, alors que Donk et Gold Hole viennent se trainer avec délectation dans un post punk sale et poisseux. Friction et Lampoon se font plus pop et relient le groupe à Fat White Family, alors qu’Angie boucle l’affaire en fanfare, somptueuse pop song à l’anglaise.
Songs Of Praise est un premier album impeccable, direct et précis, mélodique et bruyant. Les 5 garnements de Shame ont tout compris et devraient tout emporter sur leur passage !