[mks_dropcap style= »letter » size= »52″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]J[/mks_dropcap]’écoute le nouvel album de Pete Astor, Spilt Milk et je rajeunis de..de…ah ouais quand même…Avant donc de me lancer dans la chronique de cet excellentissime disque, je me vois dans le besoin d’éclairer nos plus jeunes lecteurs, histoire de situer le bonhomme et toutes ces années que nous avons partagées musicalement.
Pete Astor, Peter à l’époque, on l’a connu aussi sous le nom de Louis Chavez ou Atari Priest, l’anglais est excentrique, c’est bien connu. Pete Astor, donc, me ramène à une époque où mes principales préoccupations étaient d’être devant mon poste radio tous les soirs pour écouter Bernard Lenoir et de trouver le pognon nécessaire pour acheter toutes les merveilles proposées par notre héros national, c’est dire si je suis jeune.
Mes marottes de l’époque s’appelaient House Of Love, A House, Sarah records ou Creation Records, on parlait d’indie Pop, de Jangle Pop ou encore de Twee Pop.
[mks_dropcap style= »letter » size= »52″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]L[/mks_dropcap]’histoire de Peter Astor commença au milieu des 80’s avec The Loft, un groupe à la carrière très courte mais aux singles épatants à retrouver sur la compilation Once Round The Fair 1982-1985.
Les choses commencèrent vraiment à décoller avec son groupe suivant, The Weather Prophets et 2 albums, Mayflower puis Judges, Juries & Horsemen, 2tout bonnement indispensables pour qui aiment les mélodies simples et harmonieuses. On en dira tout autant de ses disques solos enregistrés au début des 90’s, Zoo et Submarine, entre autres, jusqu’à une longue pause avant un retour en 2011 et son album Songbox.
Entre temps, il fut loin d’être inactif puisqu’on le retrouve pour des projets plus expérimentaux comme Wisdom Of Harry ou Ellis Island Sound. Peter Astor étudie et enseigne également la musique à l’université de Westminster.
Nous voilà donc en 2016 avec ce Spilt Milk, véritable retour aux sources pour 10 chansons tout simplement superbes et superbement simples.
[mks_dropcap style= »letter » size= »52″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]I[/mks_dropcap]l n’est pas sans rappeler le Songs To Play de Robert Forster, à la fois par le style, la qualité des mélodies et de l’écriture et surtout par une sérénité retrouvée après une vie faite de bonheurs et de malheurs.
L’album a été enregistré avec James Hoare, sorte de fils spirituel qui nous a emballé depuis quelques années avec Veronica Falls, The Proper Ornaments ou Ultimate Painting.
On pouvait craindre que la rencontre débouche sur un disque empesé, trop respectueux et poussiéreux, il n’en est rien du tout, les deux jeunes hommes semblent s’entendre comme larrons en foire, joliment soutenus par un tas de musiciens formidables : Pam Berry (Black Tambourine, Withered Hand) , Jack Hayter (Hefner) , Alison Cotton (The Left Outsides), Robin Christian (Male Bonding) et Susan Milanovic (Feathers).
Spilt Milk nous rappelle toute l’importance du Velvet Underground sur 40 ans de rock, nous ramène aux bons temps des Feelies ou des Go-Betweens et remette le bonhomme, là où il aurait dû toujours être : au sommet, ce n’est pas Belle & Sebastian ou Eels qui affirmeront le contraire.
C’est fluide, délicieux, fin et intemporel, je pourrais enquiller tous les adjectifs du monde, tant ce disque me ravit et m’apporte du baume au coeur, je vais m’arrêter là et me replonger avec délices dans ces Mr. Music, Perfect Life et autres Good Enough.
Spilt Milk est disponible à partir du 22 janvier chez Fortuna Pop / Differ-Ant.