[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]L[/mks_dropcap]orsque mon fils m’a suppliée pour que je lui paye la réédition des Nike Huarache il y a trois ans, j’ai fait des bonds ; « Enfin Junior ! C’est la Crocs des baskets ! Tu ne vas quand même pas porter un truc pareil ? » Le lendemain il les portait (je me fais avoir à tous les coups), comme la moitié de sa classe. Ce que je n’avais pas vu venir, c’est que nos chères maisons de luxe allaient décider de se lancer à leur tour dans les Dad Shoes (Baskets à papa), infligeant ainsi à nos pieds pourtant sensibles des baskets écrase-crottes au goût franchement douteux. Les sneakers siglées envahissent les réseaux sociaux, les fashionistas ne publient pas une photo sans, à croire que la tendance est au très très moche.
Pendant que la LV Archilight de Vuitton donne l’impression que la semelle a fondu sous le poids de celle qui la porte, chez Balenciaga rien ne va. Un craquage de Demna Gvasalia digne de sa marque Vetements. Il manque juste le Mom Jeans et on a l’air d’un américain qui fait ses courses avec des coupons chez Costco, le tout estampillé du logo d’un pourtant sérieux représentant du bon goût jusqu’à lors.
Mais comme je ne suis pas qu’une vilaine râleuse réactionnaire, j’ai voulu essayer le phénomène. Direction la boutique Balenciaga où je demande le précieux sésame en 37 (comme pour mon âge, j’ai tendance à minimiser un peu ma pointure) et hop, je me plante devant un miroir en pied, chaussée des fameuses Triple S. Au delà du fait que oui, c’est confortable, j’ai immédiatement l’impression de faire du 43, la semelle déborde de partout, c’est ignoble. Le prix achève de me plonger dans un fou rire irrépressible : 700 balles pour avoir ce look-là. Sérieusement les gars ? NEXT.