[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]L[/mks_dropcap]e Jeu de Paume, à Paris, propose jusqu’au 15 janvier 2017, Soulèvements : une exposition transdisciplinaire sur l’idée de ces forces plurielles qui nous transforment.
Qu’elles soient dans nos têtes, dans nos mots, sur des barricades, dans notre union aux autres ; qu’elles expriment notre colère, notre révolte, notre joie, notre solidarité ; qu’elles soient folie, politique, poésie, elles sont ici montrées par le commissaire d’exposition, philosophe et historien d’art, Georges Didi-Huberman.
C’est certainement la densité de l’entreprise qu’il faut retenir, ainsi que son aspect pluriel.
Fusains, collages, installations, viennent s’associer aux traditionnelles photographies et vidéos pour illustrer le double sens de « soulèvement » (ce qui s’élève, la révolte) et, dans son prolongement, celui de « représentation » du peuple qui se soulève (comment il est montré, avec quelles images, quels mots).
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Le choix proposé est dense et d’une très grande qualité. Certaines images sont familières (celles de Gilles Caron lors des manifestations anticatholiques à Londonderry en 1969) ; d’autres, nombreuses, sont méconnues, organisées selon « un cheminement sensible et intuitif » nous explique le Jeu de Paume.
Ce choix, pour vague qu’il soit, dit assez bien l’impression première : par-delà l’intérêt des œuvres, un sentiment de confusion. Une pièce s’ouvre ainsi avec le portrait de l’Allemand Rudi Dutschke (étudiant marxiste victime de l’extrême droite au début des années 1970) ; la révolte politique gronde un instant, mais on ne sait bientôt plus où l’on est, les autres représentations de cette pièce traitant finalement de la folie.
D’une photographie des Black Panthers à une toile de Léon Cogniet montrant trois drapeaux au lendemain des Trois Glorieuses de la Révolution de 1830 (Les Drapeaux) ; de la vidéo d’un ruban rouge s’envolant (Roman Signer, Rotes Band/Red Tape) à celle de Chieh-Jen Chen (The Route) montrant la résistance de travailleurs sur un port, les œuvres, en elles-mêmes, sont loquaces mais le fil de l’une à l’autre difficile à suivre : Où sommes-nous ? Qu’est-on venu voir ? Y a-t-il quelqu’un pour nous souffler des pistes autrement qu’avec des phrases comme : « Se soulever déchaîne » ?
Il faut songer à consulter la figure numérique de l’exposition sur la plateforme dédiée. Une partie de l’actualité absente de l’exposition in situ (le Printemps Arabe, la place Tahir, Black Lives Matter aux Etats-Unis) y est représentée, ainsi que certaines des « rues redevenues des théâtres politiques grâce aux technologies sans fil », selon Marie Lechner, journaliste spécialiste des nouvelles technologies.
Alors, bien sûr, il ne saurait être question d’être exhaustif sur un sujet aussi vaste que la représentation de la révolte. Mais peut-être un peu de story telling nous aurait permis de comprendre comment une eau-forte de Goya (1799) s’ajuste avec un Sans Titre d’Henri Michaux (1975) ou une installation d’Annette Messager (1992).