[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]S[/mks_dropcap]OVAJ est né de la réunion de son projet chansons sous le nom Zen K et de son projet électro/vidéo planqué sous le nom de PLUS. Cette artiste autodidacte dans l’âme, passe librement de la peinture à la musique, enchaînant ainsi expositions et concerts.
Sa rencontre avec Thierry Suc lui permettra de faire des premières parties d’artistes confirmés, à l’Olympia ou au théâtre Sébastopol (Cock Robin, Cocoon ou encore Zazie). Forte de cette expérience scénique, Zen K expérimente de nouveaux sons, crée de nouvelles chansons, délaisse un moment sa guitare pour des beats plus électros et des rythmes africains inspirés de sa terre natale.
SOVAJ naîtra en 2017, signant les compositions et les arrangements de ce nouveau nom, signifiant sa pleine mutation, ce nouveau projet musical se veut sans limite, et lui permet d’imposer son univers androgyne. L’EP éponyme est sorti le 27 mars. SOVAJ semble l’avoir totalement libéré du fait de vouloir être aidée par une maison de disque, d’arrêter d’attendre les gens et donc finalement d’essayer d’entrer dans des cases pour plaire. Elle a pris en main tout le processus, dans une liberté totale de création ; j’ai voulu en savoir plus et suis allé à la rencontre de l’artiste.
Faire un EP plutôt qu’un album, c’était la volonté de faire les choses vite ? Quitte à en sortir un 2ème cette année ? Ou plutôt l’envie de faire des concerts ?
J’avais un besoin impérieux de montrer ce que j’avais dans le ventre, et de m’organiser un vrai terrain de jeu pour la scène. Il m’était devenu impossible de remonter sur scène avec ma petite guitare et mes premières chansons. À mes débuts tardifs, je ne me faisais pas suffisamment confiance pour me lancer seule dans les arrangements, j’avais le travers de l’autodidacte qui pense que ceux qui connaissent la musique en savent plus, c’était une erreur. Lorsqu’on est auteur compositeur, ça me parait évident aujourd’hui, on se doit de donner la couleur de tout ce que l’on crée. C’est donc ce que j’ai fait.
J’ai totalement auto-produit cet EP, financièrement parlant je ne serais pas en mesure d’en produire un second cette année, j’ai surtout envie de défendre mes chansons en live, chanter m’apporte beaucoup de soulagement, me déleste de tout ce que je ne sais pas dire, il ne me reste plus qu’à trouver des scènes.
Pourquoi le premier titre “On s’embrasse” n’est pas sur cet EP ? (La fin d’ailleurs tout en montée avec les cordes est magnifique, tu vas aller un peu plus dans ce sens ?)
Cette chanson est née en une heure, d’un étouffement créatif et émotionnel. J’ai posé un beat, trois notes de clavier et les paroles sont venues d’une traite, j’ai d’ailleurs élagué quelques couplets, pour l’enregistrement, mais je sais déjà qu’ils réapparaîtront sur scène. Je n’avais pas encore trouvé le nom de mon futur projet, mais ce fut clairement le premier acte SOVAJ.
Les 6 chansons de l’EP sont nées ensuite, et Maxime Sokolinski avec lequel j’ai enregistré On s’embrasse n’était plus disponible pour la suite. Il m’a donc fallu trouver un nouvel ingénieur du son pour réaliser l’EP.
Les arrangements de cordes sont bien moins poussées sur l’EP, j’ai travaillé avec un violoncelliste solo, Joachim Birman. Mais tu as raison, c’est une de mes ambitions !
Je me vois très bien entouré d’un orchestre symphonique autant que d’un batteur qui tape fort. Je suis fait de lyrisme autant que de beats puissants, ce mélange me ressemble beaucoup.
Il y a quelque chose de très moderne dans la production et quelque chose aussi de très eighties (dans le bon sens du terme) dans les arrangements notamment sur Silencio, tu collabores avec quelqu’un ou tu fais tout seule ?
Je suis allée en studio avec des maquettes plus qu’avancées, il me manquait le liant des synthé et les bons sons de beat, ce que j’ai trouvé chez Jean-Baptiste Beurier, qui a parfaitement compris mes intentions et mes envies. J’ai clairement cherché un son moderne, je suis un enfant des eighties mais j’ai constamment soif de sons et me nourris beaucoup de ce qui se fait aujourd’hui.
Jean-Baptiste a 25 ans, donc très au fait des prods actuelles mais il a aussi un bagage de pianiste classique, le mélange fut donc idéal.
Qu’est-ce que tu aimerais que les gens perçoivent de toi (ou pas (rires)) quand ils écoutent ta musique ?
Mes compositions sont ultra instinctives, j’espère simplement qu’à l’écoute de ces chansons ils passeront par toutes les émotions par lesquelles je suis passé en les créant.
Qu’ils dansent, qu’ils sourient, qu’ils pleurent, qu’ils s’aiment, qu’ils se fassent leur film…
J’aimerais juste qu’ils soient emportés.
Quelle musique écoutes-tu en ce moment ?
J’ai de grandes oreilles (sens propre et figuré (rires), j’écoute tout.
Tu as ce petit quelque chose d’inexplicable à la Charlotte Gainsbourg, un côté rock et désinvolte qui appartient à cette génération. Tu te sens proche des gens de ta génération justement ou pas ?
C’est gentil, merci pour le compliment ! Je me sens proche de tous ces artistes qui ne se préoccupent pas du temps qui passe.
C’est quoi la prochaine étape SOVAJ dans les semaines à venir ?
Je joue en concert à La Belle Époque le 21 juin et je prépare un concert parisien pour fêter la sortie de l’EP en juillet. Je travaille aussi sur le clip de Gracieux Garçon et suis pour cela en discussion avec Clarisse Cantaloube qui a réalisé La superbe de Biolay.
Nous avons hâte d’aller entendre SOVAJ en live, et en attendant voici donc le premier titre, On s’embrasse réalisé l’année dernière avec Maxime Sokolinski. Une chanson efficace dès la première écoute, elle commence comme une douce ballade, le texte est fort et susurré, le refrain nous emmène dans la danse, et la montée de cordes sur la fin du morceau d’un beau lyrisme audacieux nous colle de doux frissons.
Un deuxième extrait, une petite curiosité que cette belle rencontre où Vincent Delerm avait eu la générosité de venir accompagner Zen K sur cette chanson :