
Steve Gunn
Daylight Daylight
No Quarter / Modulor
07 novembre 2025
Pour son 13ème album, intitulé Daylight Daylight, l’auteur compositeur interprète américain Steve Gunn retrouve son complice et producteur James Elkington (Sophia, Brokeback, The Zincs) qui l’avait si superbement accompagné à l’occasion de l’enregistrement de The Unseen In Between, le disque qui a définitivement consacré le natif de Pennsylvanie, aujourd’hui installé à Brooklyn comme un des artistes les plus intéressants depuis maintenant 20 ans.
Habitué à brouiller les pistes, cumulant les collaborations (Kurt Vile, Ryley Walker, David Moore) et autres projets parallèles comme l’excellent Beings qui nous avait offert l’année dernière l’excellent There Is A Garden en compagnie entre autres de l’indispensable batteur Jim White, Steve Gunn revient ici à un format rock folk plus classique qu’il maitrise parfaitement.
Très actif et capable de se lancer en effet dans des disques expérimentaux et ambient, comme par exemple Music For Writers, sorti cet été chez Three Lobed Recordings, Steve Gunn nous offre ici 7 titres enregistrés avec Nick Macri, Hunter Diamond, Ben Whiteley et Macie Stewart et qui retrouvent le raffinement et la beauté des meilleures pièces d’Other You ou Eyes On The Line.
Le premier morceau, le splendide Nearly There, nous met directement dans l’ambiance, une intro qui nous donne le sentiment de recevoir les premiers rayons de soleil d’une belle journée, une guitare ensorcelante et cette vois profonde et chaleureuse, on pense de suite à Kevin Morby, on pense surtout que Steve Gunn a un talent de dingue.
Morning On K Road nous le confirme de suite, nous fait même verser quelques larmes car elle évoque le grand Hamish Kilgour de The Clean, décédé en 2022, doigté exceptionnel, mélodie mélancolique et néanmoins accrocheuse, deuxième grande chanson et la suite ne quittera jamais les sommets.
Another Fade est un magnifique moment de douceur et de sensualité, Hadrian’s Wall donne envie de tamiser les lumières, se verser un grand verre de bourbon et mater un vieux polar des années 50, alors que le morceau titre tapissé de violons et violoncelles cajoleurs nous entraîne dans un monde féérique et pourtant si réel.
Daylight, Daylight est un disque qui prend son temps, le léger et discrètement entrainant The Loon a beau être le morceau le plus court, il s’approche des 5 minutes, alors que The Walk est sa belle démonstration du talent du guitariste Steve Gunn conclue cette belle ballade automnale à son rythme nous laissant comme apaisés et envoutés par la grâce du bonhomme et de ses parfaits partenaires.



