[mks_dropcap style= »letter » size= »52″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]D[/mks_dropcap]epuis l’époque bénie de The Beta Band, Steve Mason n’a eu de cesse d’essayer de renouveler le genre en proposant une alternative maligne à une pop musique parfois statique, en alliant intelligence et expérimentation. Longtemps, il fit office de défricheur au profit de bon nombre de groupes sans doute légèrement plus opportunistes. Tout le contraire de l’Ecossais, pour qui le succès critique a souvent été inversement proportionnel au succès commercial. Beautiful loser.
Meet The Humans est d’une facture beaucoup plus classique que son prédécesseur, l’excellent Monkey Minds In The Devil’s Time. Si ce dernier s’encombrait d’interludes pas vraiment utiles, sa force était de proposer des chansons catchy dans un univers assez disparate. Ce nouvel album est beaucoup plus sage. Peut-être un peu trop. Ce qui frappe d’emblée, c’est une certaine linéarité. Rien ne semble perturber le déroulement tranquille d’une bande sonore sophistiquée, qui peut sembler déstabilisante pour les auditeurs habitués à un peu plus d’audace venant de lui.
Signe d’essoufflement ? Auto-parodie ? Il ne saurait sans doute en être question à l’écoute de ce qui peut être considéré comme étant un bon album, l’explication étant sans doute à chercher du côté de la collaboration avec Craig Potter, le claviériste-producteur d’Elbow, un groupe pas vraiment réputé pour la remise en question drastique.
Meet The Humans abrite une collection de 11 titres basés sur des expériences personnelles, tantôt mélancoliques, tantôt dynamiques, où l’organique s’entremêle avec le synthétique sans que cela ne nuise à la cohérence de l’œuvre qui, si elle peut de prime abord sembler moins excitante qu’à l’accoutumée, compense par une qualité mélodique de haut vol. Il est nécessaire de se plonger dans des écoutes répétées afin d’en saisir toutes les saveurs et nuances qui s’en dégagent.
Assurément une réussite, même si on aurait aimé un disque un peu plus aventureux.
Steve Mason, Meet The Humans, depuis le 26 février chez Double Six Records – Domino.
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Photo bandeau : Brian David Stevens