Un mois après leur retour sur scène en France dans le cadre du festival Arte Concert à la Gaîté Lyrique, et après la sortie de leur nouvel album God Games, Alison Mosshart et Jamie Hince qui forment le duo The Kills nous ont fait le plaisir de répondre à quelques questions.
Addict : Les deux teasers de God Games, L.A Hex et New York sont parus avant l’été, et vous avez eu l’occasion de faire deux showcases dans chacune de ces deux villes, comment c’était ? Et en quoi vous inspirent-elles ?
Alison Mosshart : Ca aurait été génial de jouer dans ces deux villes, mais ça ne s’est pas passé comme ça. C’est ce que nous aurions aimé, mais mettre sur pied un vrai show depuis la pandémie coûte trois fois plus cher qu’auparavant, nous avons donc donné deux fêtes à la place. On a convié nos amis et nos fans un soir à New York au Steven Sebrigs Studio et ça s’est transformé en fête de rue. Jamie et moi avons joué les dj et on s’est bien amusés ! A Los Angeles nous avons pris le contrôle du Viper Rooms, on y a fait la fête, un dj set à nouveau, pour rassembler les gens. C’était vraiment génial. Mais bien sûr nous aurions vraiment voulu jouer. New York et Los Angeles sont très chères à nos cœurs, c’est une grande partie de notre histoire créative et de la vie du groupe. En dehors de Londres, c’est là bas que nous avons passé le plus clair de notre temps, c’est comme nos deuxièmes maisons.
Vos personnalités dans The Kills prennent le dessus dès que vous êtes sur scène, l’alchimie musicale entre vous en tant que partenaires de longue date explose littéralement comme si votre musique vivait sa propre vie. Comment s’opère le passage de l’enregistrement à la scène ?
Alison Mosshart : Je pense toujours que la transformation se produit à la seconde même où l’on marche sur la scène. C’est une alchimie incroyable : la musique, le public, l’adrénaline. Quelque chose se passe qui nous fait nous sentir très vivants, sauvages. C’est comme se faire tirer dessus dans un courant de joie, quelque chose d’insondable. Je pense qu’un groupe est le meilleur quand il fait face à son public, et le public est le plus puissant quand il se tient côte à côte. L’union et la communion d’énergie sont tellement grandes. C’est tellement spécial. On espère toujours quand on écrit et qu’on enregistre une chanson que le travail qu’on est en train de faire nous fera bientôt nous trouver dans une salle de concert face à des gens ? Que ça prendra vie de cette façon. C’est là que tu sais que tu as réussi au niveau créatif.
Est-ce que le rôle que vous jouez dans The Kills vous aide quand vous tournez à l’étranger ? Est-ce qu’on peut dire que The Kills est un refuge pour pouvoir mettre le feu sur toutes les scènes du monde ?
Alison Mosshart : En réalité peu importe l’endroit où l’on est, tu ne changes pas de peau d’un pays à l’autre. C’est la musique la chose déterminante, la chose qui traverse les océans et va te tenir chaud la nuit. Ca fait 20 ans qu’on tourne avec Jamie, partout dans le monde. On adore ça. On adore se retrouver dans des villes et des pays où l’on est jamais allés. C’est toujours génial, grâce aux gens. Les fans de The Kills nous font nous sentir chez nous où que nous soyons !
Savoir que les gens ont des souvenirs forts liés à votre musique partout dans le monde, qu’est-ce que ça provoque en vous ? Chaque fois qu’ils écoutent votre musique, ça leur évoque un souvenir que vous ne connaitrez jamais mais vous leur transmettez l’énergie dont ils avaient besoin en live.
C’est le meilleur sentiment de toucher les gens, de les inspirer, de leur donner la sensation qu’ils font partie d’un truc !
Alison Mosshart
Alison Mosshart : C’est ce que je préfère à propos de la musique, qu’elle ait son propre pouvoir. Mes groupes préférés, chansons, disques préférés me font tous cet effet là, me font me souvenir, me rapprochent de gens qui sont loin. C’est un honneur pour nous que notre musique fonctionne de cette façon magique pour nos fans aussi. C’est le meilleur sentiment de toucher les gens, de les inspirer, de leur donner la sensation qu’ils font partie d’un truc plus grand.
Jamie, par rapport à la place de la guitare dans The Kills, toujours si présente mais également « au service » de la voix et de la présence d’Alison, comment tu gères ça ? Est-ce que tu suis le lead d’Alison ? et celui de la guitare ?
Jamie Hince : Je suis pratiquement toujours la voix, sur une chanson comme Love and Tenderness par exemple, j’ai écrit l’ensemble en moins de deux ou trois prises. J’avais les yeux fermés tout le temps, j’écoutais juste Alison, appuyant certaines partie vocales quand elles avaient besoin d’une vague sur laquelle surfer, et plus important, en fermant ma gueule quand la voix avait besoin de s’élever ! Je pense que c’est ça mon style, tirer et recharger le flingue, soutenir la voix. Et me déchaîner quand la voix s’arrête. Mes trois guitaristes préférés sont tous des Johnsons : Blind Willie, Robert et Wilko, c’était tous des maîtres dans l’accompagnement de la voix.
Quel est votre groupe préféré en ce moment ? Et votre groupe préféré DE TOUS LES TEMPS ?
Jamie Hince : J’aime l’ambition dans la production et le côté sans effort d’artistes comme Dean Blunt, MF Doom, MadLib, NAS !! Mos Def est une source infinie d’inspiration. Jockstrapp, mais j’aime bien les trucs plus « sales » comme Dirty Beaches, Ty Segall, Suicide, Cabaret Voltaire… Tu connais 79.5 « BDFQ » ? (Non, mais on a écouté NDLR) Je n’ai pas d’artistes préférés de tous les temps, en revanche, j’ai des chansons préférées : « Nobody’sfault but mine » de Blind Willie Johnson, « A&W » de Lana del Rey, « Bring the Macaback » des Congos, « Too close » des Staples Singers, « Gamma Ray » de Beck.. Il y en a des milliers, tu as combien de temps devant toi ?
Question « mode » pour conclure, dans le clip de 103, vous brillez tous les deux de mille feux dans des ensembles à paillettes, quels sont vos stylistes ou designers préférés ?
Alison Mosshart : C’était des costumes d’un magasin de farces et attrapes aha ! Ils étaient en plastique et durant le tournage on a probablement chacun perdu 4 litres de sueur ! So fashion ! Je n’ai pas vraiment d’icônes en matière de mode, c’est un style personnel, unique qui va m’inspirer, c’est bizarre. J’aime quand quelqu’un ne ressemble à personne. Les gens qui ne s’habillent pas comme dans un magazine ou avec ce qu’ils ont vu à la télé, mais qui s’habillent plutôt comme dans une rêverie.
Merci infiniment à tous les deux et à l’équipe Domino et particulièrement Jennifer *
Domino Records – 27 Octobre 2023
THE KILLS en France : 3/05/2024 Olympia, Paris (complet) & 24/08/2024 Festival Rock en Seine