[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]O[/mks_dropcap]n a connu pire comme cadeau d’adieu : The Radio Dept met fin en effet à sa relation avec Labrador Records, son label de toujours, suite à une longue bataille juridique dont ils sortirent perdants avec Running Out Of Love, délicieux album.
Il faut croire, qu’après 4 albums et quelques merveilleux singles, nos amis suédois sont bien incapables d’écrire une mauvaise chanson.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]L[/mks_dropcap]’attente fut néanmoins longue et nous désespérions d’avoir une suite à l’excellent Clinging To A Scheme sorti en 2010. On avait pu se mettre sous la dent quelques titres de haute volée, par ci par là, aux doux noms évocateurs, tels que The New Improved Hipocrisy, Death to Fascism ou bien encore This Repeated Sodomy, ainsi que Passive Agressive une chouette compilation de leurs singles sortis entre 2002 et 2010.
Le groupe en plein conflit balança même un album complet à la poubelle, désireux de changer d’air au plus vite, bref, ce Running Out Of Love tient presque du miracle.
Pour les malheureux qui n’auraient pas eu la chance de découvrir ce groupe de Malmö, il est fort conseillé de jeter un regard en arrière et de les écouter, toutes affaires cessantes.
Avant Clinging To A Scheme, Johan Duncansson, Martin Larsson et Daniel Tadjer, les 3 rescapés du début nous offrirent en effet, 2 petits bijoux, Lesser Matters, très influencé par la vague shoegaze, My Bloody Valentine en tête, puis Pet Grief, 4 ans plus tard avec des nuances électros de plus en plus présentes. Sofia Coppola, elle, n’est pas passée à côté et piocha allégrement dans leurs discographie pour illustrer son Marie-Antoinette en 2008.
Cela fait donc maintenant 4 albums au compteur en plus de 20 ans de carrière, un parcours semé d’embuches pour une musique pourtant d’une fluidité remarquable.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″][/mks_dropcap]C’est en effet l’attrait paradoxal de The Radio Dept, combiner des ritournelles légères et aériennes tout en poussant un coup de gueule permanent. Avec Running Out Of Love, on atteint des sommets puisque, outre leur maison de disques (Occupied), c’est toute la Suède, qui s’en prend plein la tronche, sa police, son industrie de l’armement, sa complaisance envers les fascistes et racistes….
Bref, tout n’est pas rose dans la patrie d’Abba et The Radio Dept ne se prive pas d’appuyer là où ça fait mal au sein de pop songs lumineuses qu’on aurait bien imaginé du côté de Manchester, entre les Stone Roses et bien sûr et avant tout New Order, parrain indéniable de cet album.
Le disque nous plonge en effet dans l’ambiance de la fin des années 80, début des années 90, ballade musicale et grand écart entre le Go-Betweens de 16 Lovers Lane et la House de Soul II Soul. Les guitares se font rares, la voix toute douce de Duncan humanise les nappes de synthés, la lumière est au bout du tunnel.
Occupied lorgne du côté de Blue Monday, Commited To The Cause a des faux airs de Fools Gold, ça pourrait être casse-gueule, voire indigeste comme chez certains de leurs contemporains qu’on ne citera pas, mais chez The Radio Dept, c’est juste parfait, avec quelques grands sommets comme l’instrumental Running Out Of Love ou le succulent Sloboda Naru en ouverture.
Paroles de fer sur une musique de velours, The Radio Dept continue de nous enchanter, à nous de leur redonner tout l’amour qu’ils méritent !
Running Out Of Love est disponible depuis le 21 octobre chez Labrador Records