[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]W[/mks_dropcap]haoooouuuu !!!!! The Wolfhounds sort un nouvel album et votre Beachboy retrouve ses jambes de jeunesse et saute partout comme un petit fou devant son premier jouet. J’avais sorti le dictionnaire des superlatifs, ici même il y a bientôt deux ans à la sortie de Middle Age Freaks, j’ai bien peur d’être obligé de recommencer.
30 ans après, The Wolfhounds et moi-même nous nous sentons toujours so strange, un peu moins verts mais toujours animés d’une digne colère.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]J[/mks_dropcap]e ne remercierai jamais assez l’ineffable classe politique anglaise de conserver jeunesse et passion chez nos quatre gaillards à la chevelure poivre et sel (Dave Callahan, Peter Wilkins, Andy et Richard Golding) avec, cerise sur le gâteau, l’incroyable Brexit au cœur même de l’un des meilleurs albums des Wolfhounds.
L’album s’appelle en effet Untied Kingdom (….Or How To Come To Terms With Your Culture) et nous offre en couverture une magnifique vision de l’Angleterre d’aujourd’hui, de plus en plus inégalitaire et déprimante.
De 1986 à 2016, les choses ne semblent guère avoir changé, tout au mieux empiré, le groupe est né sous Thatcher et mord toujours sous le nouveau règne de Theresa May. Oppositeland, Stupid Poor, Everyday Monsters, le moral est dans les chaussettes, c’était déjà dur quand on était jeune (le magnifique et ironique My Legendary Childhood) et cela ne va pas en s’arrangeant. Comme toujours, The Wolfhounds restent engagés mais avec toujours cette étrange idée de faire de leur engagement de grandes chansons.
Si Middle-Aged Freaks était un superbe recueil de nouveaux titres par des gens très heureux de se remettre en selle, Untied Kingdom marque bel et bien le retour des Wolfhounds en tant que groupe et nous offre vraiment là l’album de leur reformation.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]T[/mks_dropcap]endu et mélodique, sombre et lumineux, expérimental et direct, je retrouve là mes lévriers adorés, la voix et les textes du grand Dave Callahan, la guitare étincelante d’Andy Golding et une section rythmique impeccable et implacable, c’est la musique que j’aime, elle vient de là, elle vient de… Romford.
Pour les aider dans cette nouvelle aventure, Dave et sa troupe ont fait appel à quelques musiciens supplémentaires qui apportent de jolies couleurs à leur indie rock teinté de post-punk martial. On citera entre autres le saxophone de Terry Edwards (PJ Harvey, Gallon Drunk) sur le magnifique (je sais, je l’ai déjà dit !) My Legendary Childhood, les claviers de Rhodri Marsden (Scritti Politti) sur Everyday Monsters et une jolie touche féminine avec les vocaux de Katherine M Whitaker (Evans The Death), Elin Grimstad (Je Suis Animal) ou encore Astrud Steehouder (Paper Dollhouse).
Ici et là, Dave Callahan (Apparition, Oppositeland) et Andy Golding (Fire In The Home) s’amusent avec leur iPhone pour des folk songs quasi a capella noyées dans le feu, la mort et la pauvreté, que tous les barbus américains à guitare devraient écouter dare-dare.
Les autres chansons reprennent l’histoire là où Rent-Act, Me ou The Anti-Midas Touch, j’en passe et des meilleures, nous avaient laissé scotchés depuis des années et s’imposent déjà comme des classiques de l’impeccable discographie du groupe, du monstrueux Now I’m A Killer au génial Across The River Of Death, qui clôt de manière parfaite ce grand, grand disque.
The Wolfhounds sont essentiels, Untied Kingdom (… Or How To Come To Terms With Your Culture) est indispensable. Il est disponible depuis le 14 octobre chez Odd Box Records en version digitale et double vinyle absolument magnifique.