[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]N[/mks_dropcap]ous sommes en 1970. Tim Buckley vient de sortir son sixième album, Starsailor. Si l’album flirte plutôt dans son ensemble avec l’influence du free jazz, le troubadour romantique achèvera la face A du disque sur les mystères troubles de Song To The Siren. Un morceau composé par l’artiste lui-même et écrit par Larry Beckett.
L’histoire d’un homme délaissé qui, tel le marin attiré par le chant des sirènes, finit par sombrer.
Quatorze ans plus tard, le titre va retrouver une certaine ampleur via l’ambitieux nouveau projet musical du label 4AD. Le supergroupe This Mortal Coil sort son magistral premier album It’ll End In Tears le 1er Octobre 1984. Le second titre de l’œuvre étant une adaptation cotonneuse de Song To The Siren.
Si la chanson fut également reprise par une kyrielle d’artistes, c’est sans aucun doute cette version qui reste aujourd’hui encore dans les mémoires. Il faut dire que sa construction est des plus remarquable. L’art de s’accaparer d’une pépite à l’état brute, de la polir pour en faire ressortir tout son éclat.
Le chant sibyllin de Liz Fraser et la guitare filandreuse de Robin Guthrie (Cocteau Twins) ne sont pas étranger à ce succès d’estime. Le pouvoir de transformer une folk song inspirée en un hymne onirique devenu culte !