[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]E[/mks_dropcap]nfin, le beau temps est revenu dans ma lointaine Bretagne. Après avoir subi les affres de la tempête Zeus, un autre ouragan, bien plus sympathique, celui-là, s’est abattu sur la tête des brestois, puisque Tinariwen nous a fait l’honneur de fouler la scène de La Carène et ce fut un très, très grand moment !
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]L[/mks_dropcap]’occasion nous est ainsi donnée de revenir sur Elwan (les élephants en Tamasheq), leur huitième album, enregistré entre le Maroc, Montreuil et Joshua Tree en Californie.
Comme c’est devenu une habitude depuis Tassili, les invités prestigieux sont nombreux, de Kurt Vile qui se fond dans l’univers des touaregs comme un poisson dans l’eau avec sa guitare sur Tiwayyen et Nannuflay à Matt Sweeney, guitariste chez Chavez et Soldiers Of Fortune, vieux compagnon de route de Bonnie Prince Billy et Billy Corgan, entre autres.
La plus belle des rencontres, on la doit néanmoins à Mark Lanegan, impeccable sur l’excellent Nannuflay, avec ses cordes vocales d’outre tombe, comme s’il avait bouffé tout le désert au petit déjeuner.
Malgré ces guests, nous sommes bien chez Tinariwen, qui creuse le même sillon Tishoumaren depuis des années, un blues électrique fort en émotions, avec ces guitares qui descendent telles des cascades soniques et ces voix fracassées et colériques. Elwan semble d’ailleurs revenir au sources d’Amassakoul, retrouve une puissance et une force teintées de mélancolie et de profonde tristesse, au vue de la situation du Mali en ce moment même.
https://www.facebook.com/tinariwenmusic/videos/10154200121821345/
les quelques minutes du final partagées ci-dessus vous donnent un rapide aperçu de l’ambiance. Tinariwen prend en effet toute sa dimension sur scène et ce fut encore le cas lors de cette belle soirée brestoise.
Les guitares bien en avant soutenues par les 2 impressionnants percussionnistes en base arrière, Tinariwen impressionne d’entrée avec un son à couper le souffle, une présence magnétique de tous les instants; les anciens d’un côté, Ibrahim Ag Alhabib et Abdallah Ag Alhousseyni en tête, les jeunes pousses de l’autre, chacun mène le bal à tour de rôle, aucun conflit de génération, tous enchantent un public très rapidement conquis.
Le groupe lui-même semble heureux d’être là, peu disert, à part quelques très réguliers « Ca va ??? » Mais les sourires se multiplient, la connivence est évidente, la virtuosité des uns et des autres s’inscrit dans le collectif.
Les titres prennent une nouvelle ampleur sur scène, le rythme s’accélère, les guitares se font encore plus incisives et virevoltantes, quelques morceaux plus calmes nous ramènent aux origines du blues, l’émotion au bord des lèvres, mais c’est très vite reparti pour la danse et les youyous fusent de la fosse.
Magnifique concert, explosion de couleurs et de sons, il faut voir Tinariwen sur scène. En attendant, il est également fortement conseillé d’écouter Elwan, disponible depuis le 10 février, chez Wedge/PIAS Coop.