[mks_dropcap style= »letter » size= »52″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]7[/mks_dropcap] ans après Beacons Of Ancestorship, deux décennies depuis son fameux Millions Now Living Will Never Die, Tortoise revient avec son nouvel album, The Catastrophist.
L’album est née d’une commande de la ville de Chicago, voulant mettre en avant la richesse et la vitalité de la scène musicale locale, en particulier dans le domaine du jazz et de la musique improvisée.
Dan Bitney, John Herndon, Doug McCombs, John McEntire et Jeff Parker ont donc commencé à travailler sur cette commande avec des musiciens locaux, joué quelques concerts avant de se décider à se lancer à partir de ces quelques morceaux dans la composition de The Catastrophist.
[mks_dropcap style= »letter » size= »52″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]O[/mks_dropcap]n passera rapidement sur la pochette qui tend quand même à prouver qu’on peut faire du Post-rock et avoir de l’humour…et un joli papier peint.
On se penchera donc très vite sur la musique et notera qu’une fois n’est pas coutume, Tortoise ajoute des voix sur sa musique traditionnellement instrumentale. Cela commence avec la surprenante reprise de Rock On de David Essex.
C’est Todd Rittmann, autrefois guitariste chez US Maple, dorénavant chanteur avec Dead Rider, qui s’y colle. Le morceau n’est pas mal, finalement assez proche de l’original, gros tube en 1973, mais on préférera quand même l’autre morceau chanté, à savoir Yonder Blue, où la voix tout en douceur de Georgia Hubley de Yo La Tengo nous offre un des sommets du disque, pour une ballade languide et suave, qu’on imaginerait plus facilement dans la discographie du trio d’Hoboken que dans celle du quintet de Chicago.
Pour les 9 autres titres, point de voix, non, on retrouve le Tortoise qu’on connait, 5 musiciens maîtrisant parfaitement leurs instruments, naviguant entre jazz, pop, electro et krautrock. Prenons par exemple Gesceap, pièce maitresse de The Catastrophist, près de 8 minutes pendant lesquelles les synthétiseurs planants se voient peu à peu bousculés et entrainés dans un tourbillon de sons et d’effets, dans le plus pur style Tortoise.
[mks_dropcap style= »letter » size= »52″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]A[/mks_dropcap]illeurs, le groupe s’amuse comme des petits fous malicieux dès l’intro façon générique d’une pub 70’s de The Catastrophist ou sur le très court et sautillant Gopher Island.
L’atmosphère du disque est elle-même détendue, on sent des musiciens au fait de leur savoir-faire, ravis de jouer ensemble, sans s’imposer quelques contraintes que ce soit.
On balance fort du math rock sur l’excellent shake Hands With Danger, on se love dans le jazz-funk de Ox Duke ou Hot Coffee avant de s’envoler avec le subtil et jubilatoire At Odds With Logic, morceau final et magnifique descriptif du son Tortoise, roi du contre-pieds et des petits ponts venus d’ailleurs.
Peut-être pas l’album le plus indispensable dans la discographie du quintet de Chicago, on prendra quand même énormément de plaisir à écouter The Catastrophist, toujours bluffé par l’inventivité et la richesse de Tortoise.
A l’instar d’un Standards, on sait déjà que chaque écoute supplémentaire nous fera découvrir de nouvelles pistes et de nouvelles nuances.
The Catastrophist est disponible depuis le 22 janvier chez Thrill Jockey.
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