[dropcap]A[/dropcap]u-delà du fait d’avoir un nom difficile à prononcer, Jarrett J. Krosoczka est un grand auteur de bande dessinée et de livres jeunesse américain, plusieurs fois couronnés de prix. Mais avant d’être cet auteur reconnu, ce fut un enfant et un adolescent bousculé par l’abandon de son père et la toxicomanie grandissante et néfaste de sa mère. Des souvenirs marquants et une période difficile qu’il retrace avec beaucoup de sensibilité et de talent, tant dans l’approche graphique que dans la qualité de l’écriture scénaristique, dans Une touche de couleur (Éditions Delcourt/collection Encrages).
L’ouvrage s’ouvre sur une double page de papier peint représentant des ananas, dont on apprend tout à la fin, dans une petite note technique, qu’il s’agit d’un extrait de rouleau de tapisserie ayant appartenu à la grand-mère de Jarrett. Celui-ci l’a gardé des années durant, persuadé que cela pourrait tôt ou tard servir pour une œuvre. Mais au-delà de l’utilisation qu’il en fait dans Une touche de couleur, c’est pour lui une manière de rendre hommage à cette grand-mère, dénommée Shirley et qui, avec son mari Joseph, l’aura élevé.
Au fil des pages, on apprend que Shirley n’était pas des plus faciles, qu’elle était parfois portée sur la bouteille, qu’elle adorait les émissions TV et qu’elle pouvait aussi piquer de grosses colères. Mais ce personnage hors normes savait aussi être doté d’un grand cœur, tout comme son mari, son complice des bons comme des mauvais jours.
Pour Jarrett au final, tous deux ont représenté « les meilleurs parents dont un enfant puisse rêver ». C’est dire à quel point ils ont compté pour lui, dont la mère, aimante mais plusieurs fois victime d’overdoses, aura passé davantage de jours en prison ou en maison de santé qu’aux côtés de son enfant. Quant au papa, il reprendra contact mais aura déjà raté bien des choses…
Pour autant, le récit n’est absolument pas larmoyant. Il offre même un point de vue sur la résilience vécue par Jarrett, dont le talent et l’intérêt pour le dessin, et particulièrement la bande dessinée, contribueront à l’émerveiller et à le sortir grandi des épreuves traversées.
Afin que lecteurs et lectrices soient au plus près des personnages, les bulles de la BD ne sont pas dotées de contour. Elles prennent place au milieu des crayonnés faits sur du papier avant d’être scannés et ajustés. Quant à la palette de couleurs du livre, elle est volontairement limitée et concentrée sur l’orange foncé, ce qui donne une cohérence très agréable à l’ensemble et un mélange de douceur et de profondeur.
Incontestablement, Une touche de couleur, qui raconte en 8 chapitres les déchirures de l’âme humaine, mais aussi la manière dont émergent l’art et la création, constitue un grand plaisir de lecture.
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Une touche de couleur de Jarrett J. Krosoczka
Éditions Delcourt – février 2020
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