ARTE diffuse ce soir à 20 heures 45, le film réalisé par Vincente Minnelli : Tous en scène (The Band Wagon).
C’est un film américain de 1953 qui a, pour deux acteurs principaux Fred Astaire et Cyd Charisse.
Tout au long du film, le sourire ne m’a pas quitté. C’est une merveilleuse comédie musicale avec des personnages hauts en couleur, notamment le personnage de Jeffrey Cordova loufoque et imbu de sa personne.
On sourit, on rit, on a des frissons lorsque Cyd Charisse est sur ses pointes ou danse sensuellement, collée à Fred Astaire.
Ce film, truffé de scènes comiques comme l’une d’elles où une ribambelle de jets de fumée transforme une répétition du spectacle en un champ de bataille, ne lasse pas un seul instant. On reconnaît également les décors en carton-pâte des années 50. Une scène y fera largement référence et fera place à un nouveau grand fiasco.
Un spectacle monté de toutes pièces où les idées s’entrechoquent, où parfois les artistes se détestent et pour lequel finalement personne ne s’y retrouve mis à part le metteur en scène et acteur de ce spectacle complètement farfelu tragico pathétique. Les protagonistes de ce futur spectacle vont le découvrir ensemble dans la même maison mais dans des pièces différentes. Scène à nouveau hilarante qui va amener le spectateur, mis dans la confidence, à avoir de longs fous rires. Ces personnages sont estomaqués de ce qu’ils découvrent et commencent à comprendre dans quel guet-apens ils se sont fourrés !
Il va donc falloir repenser cette folle aventure. Tony Hunter (Fred Astaire), vedette sur le déclin, a envie que ce projet aboutisse car il ressent une volonté et vraie énergie de la part de tous. Il va donc faire preuve de courage et de charisme sans en oublier un facteur important l’humilité afin de réussir ensemble à recréer le spectacle. C’est avec la vitalité et le travail de l’équipe que le projet pourra renaître.
Le spectateur va également assister à la naissance d’une femme libre. Gabrielle Gerard incarnée par Cyd Charisse, danseuse magnifique qui va se décider à faire partie de l’aventure sans être sous la coupe d’un metteur en scène et fiancé, qui ne la laisse même plus respirer. Elle va finalement découvrir ce qu’est la liberté et pas seulement à travers la danse, mais aussi grâce à la rencontre des autres acteurs de la pièce et évidemment de son partenaire de scène. Fred Astaire, lui, est tout le contraire, un homme célibataire, complètement libre d’agir. D’ailleurs, on ressent toute cette énergie dans le parc de jeux quand il débarque à NYC. Avec la chanson There’s a shine on my shoe, je ne tiens plus en place sur mon fauteuil. J’ai soudain envie de chanter, virevolter, me mettre aux claquettes, entrer dans l’écran.
Ce film n’est pas un simple film sur l’amour et la danse. C’est aussi une belle leçon de ce que peut donner le travail accompli ensemble. Aujourd’hui, peut être que cela nous paraît un peu désuet comme idée et pourtant Minnelli, avait, pour moi, raison d‘y croire lorsque l’on y voit cette réussite et le sourire que cela nous procure. La fougue de ces personnages, cette folie artistique et la détermination que chacun y met nous invite à penser que c’est encore une belle idée d’y croire.
Ce film nous transporte de bout en bout ! Je garderai en mémoire le pas de deux dans le parc entre Astaire et Charisse. Une danse, pas un seul mot, une communion. Apparaît soudain à l’écran toute la sensualité et l’émotion entre ces deux êtres.
A voir, à revoir ou à danser !!! Quand à la chanson That’s Entertainment, (chanson écrite en 30 min pour le film) elle vous donnera, je l’espère, l’envie d’avoir un autre regard sur nos œuvres artistiques contemporaine.