[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]M[/mks_dropcap]algré un casting de rêve et une lumineuse évidence, le premier album de Tracyanne & Danny tient du parcours du combattant, bouleversé par les aléas de la vie. C’est donc un petit miracle de tenir entre nos mains, l’œuvre commune de Tracyanne Campbell, la chanteuse de Camera Obscura et Danny Coughlan aka Crybaby
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]C[/mks_dropcap]omme beaucoup, à l’occasion d’une tournée commune, Tracyanne est tombée sous le charme de Crybaby, à la sortie, en 2012, de son premier fabuleux album, ovni hallucinant de chamber pop à faire pleurer même les plus durs des cœurs de pierre.
Dès cette époque, ils commencent à travailler sur des premières compositions mais il faudra donc 6 ans pour qu’enfin elles nous parviennent. Entre temps, malheureusement, Camera Obscura connait en effet la douleur de perdre Carey Lander, l’alter-ego de Tracyanne, des suites d’une saloperie de longue maladie.
Tracyanne Campbell se retire de la musique et ne nous revient que maintenant, soutenue par Crybaby et quelques amis musiciens extrêmement talentueux, écossais pour la plupart, garantissant ce supplément d’âme propre aux génies pop du coin.
On retrouve ainsi le grand Edwyn Collins en compagnie du Dexy’s Midnight Runner Sean Read à la production. Edwyn vient même poser sa voix d’or en backing vocals du tire-larmes et fabuleux Alabama, hommage splendide à Carey Lander, à la mémoire de laquelle d’ailleurs l’album est dédié.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]S[/mks_dropcap]i les premières mesures du féérique Home & Dry ou de l’aérien It Can’t Be Love Until It Hurts et la voix si remarquable de Tracyanne nous replonge dans les merveilles des albums Camera Obscura, à l’époque de Underarchievers Please Try Harder ou Let’s Get Out Of This Country, Danny Coughlan nous rappelle très vite tout son talent sur le splendide Jacqueline.
C’est en effet une magnifique collaboration jusqu’au final et exemplaire O’Keeffe qu’ils nous offrent, accompagnées par une pluie de violons et des arrangements somptueux. Les 10 titres jouent sur le contraste des voix, entre douceur pour Tracyanne et profondeur pour Danny, oscillant entre ballades voluptueuses et pop songs lumineuses, allez faire un tour de The Honeymooners ou Cellophane Girl pour en tomber immédiatement amoureux.
Le disque donne chaud aux cœur, l’émotion est palpable quoique délicate, à l’instar de ces instruments tels que l’accordéon ou le saxophone, utilisés avec justesse et précision. Tracyanne & Danny nous offre là un petit bijou, un bel objet qui fait du bien.