À la vie de Bernard-Marie Koltès sont attachés le privilège du secret et l’appel du désir.
Au secret, sa vie tout entière parait vouée comme à un pacte.
Et au désir, l’écriture est son serment qui le révèle.
Voici les mots d’Arnaud Maïsetti dans l’avant-propos de son livre simplement intitulé Bernard-Marie Koltès paru aux éditions de Minuit. Dans cette citation, il y a ces deux mots : « secret » et « désir » qui ressortent indissociables du dramaturge Français.
Né le 9 avril 1948 à Metz, Koltès fut l’un des dramaturges qui fit évoluer l’écriture théâtrale en véritable littérature de l’espace et du dialogue. Les pièces comme Sallinger, La nuit juste avant les forêts, Quai ouest ou encore Dans la solitude des champs de coton sont autant de jalons d’un travail d’écriture où la thématique du désir ressort avec puissance.
En janvier 1968, Bernard-Marie Koltès eut une révélation lorsqu’il vit Maria Casarès sur la scène de la Comédie de l’Est à Strasbourg. Cette vision déclenche sa passion pour le théâtre. Plus tard, il écrira pour cette comédienne.
Quand on découvre sa biographie, on comprend la mécanique d’écriture de Koltès. Pour écrire et travailler, le dramaturge partait le plus souvent en voyage loin de France. De New York, ville incontournable dans son œuvre, au Venezuela en passant par l’Afrique, Koltès était attiré par l’ailleurs pour mieux concentrer sa dramaturgie vers l’essentiel.
Il mourut à quarante et un an en 1989 emporté par le sida. Il laisse au théâtre et à la littérature des pièces qui continuent d’être jouées partout en France et même à l’étranger. Il ne faut pas détacher le travail de la vie de cet homme passionné, d’une subtilité touchante. Bernard-Marie Koltès eut une vie brève mais, comme le souligne Arnaud Maïsetti, il laisse aussi « l’inachèvement [d’une œuvre] qui la constitue finalement de part en part ».