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8 épisodes 60 min
créateur : Nic Pizzolatto
production : HBO Entertainment, Anonymous Content
avec Mahershala Ali, Stephen Dorff, Deborah Ayorinde, Carmen Ejogo, Ray Fisher, Jodi Balfour
13 janvier sur HBO et en US+24 le 14 sur OCS
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[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]A[/mks_dropcap]utant dire que ce troisième volet de True Detective est attendu avec appréhension… et espoir. La franchise a bien failli connaître une fin prématurée au courant de la deuxième saison, à cause d’une grave mésentente entre Cary Fukunaga (réalisateur) et Nic Pizzolatto créateur et producteur. Le résultat ? Une saison bancale qui a été étrillée par le public et les critiques. Mais Pizzolatto n’a pas jeté l’éponge et produit cette nouvelle saison de True Detective, avec cette fois à la réalisation Jeremy Saulnier (Blue Ruin).
Trois unités de temps sont traitées simultanément et suivent Wayne Hays (l’excellent Mahershala Ali) : l’enquête originale sur la disparition de deux enfants en 1980, un interrogatoire officiel en 1990, et une interview filmée de nos jours.
Le vieillissement du comédien y est vraiment bluffante. (Beaucoup plus que les cheveux de Stephen Dorff…)
Tout a démarré donc en Arkansas, en 1980, dans la région des monts Ozark. Le jeune Wayne Hays est un vétéran du Vietnam, qui a un don de pisteur et qui en a sûrement déjà trop vu. Avec son partenaire Roland West (Stephen Dorff), il est appelé sur la disparition de deux enfants, un frère et une sœur, partis en promenade à vélo et jamais rentrés. Une affaire non solutionnée qui ne quittera jamais la mémoire de Wayne.
Cette mémoire malheureusement en passe de s’effacer sous l’effet d’une maladie neuro-dégénérative… Primordiale mémoire qui décide justement des moments où sont révélés les éléments moteurs, les indices, et surtout qui pose le doute permanent sur la justesse de ce qui est donné. Après tout, il doute lui-même de ce dont il se souvient… et comme le dit un agent du FBI qui l’interroge en 1990, ce dont vous ne vous souvenez pas, vous ne pouvez pas savoir que vous ne vous en souvenez pas.
La gestion du scénario à travers le prisme de la mémoire de l’homme qui se souvient imparfaitement permet d’imposer un faux rythme et d’éloigner le spectateur de la seule volonté de résoudre l’énigme de l’enquête, et de s’approcher au mieux de ce personnage de Wayne Hays, axial et principal, ses failles, physiques et psychiques, toujours liées à son passage dans le grand Merdier du Vietnam. La remise en question de sa propre mémoire, toujours prêt à croire qu’un détail qu’elle lui cacherait n’explose au grand jour sans qu’il ne puisse rien y faire.
Mais ce découpage peut provoquer un peu d’ennui, dans des répétitions de situation, ou une latence de scénario trop visible, malgré une mise en scène de qualité (pour ceux qui apprécient le traitement du ralenti).
Côté distribution, il faut encore une fois saluer l’interprétation impressionnante de Mahershala Ali. Ce comédien est d’une finesse et d’une force qui imposent le respect. Mais aussi celle de la surprenante Carmen Ejogo, personnage trouble qui sort vraiment du lot.
Cette nouvelle saison marque un retour réussi de True Detective, même si elle n’égale sûrement pas celle qui a réuni Woody Harrelson et Matthew McConaughey.
True Detective saison 3
Sur HBO le 13 janvier, et à partir du 14 janvier sur OCS en France.