[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#15a9cf »]L[/mks_dropcap]e studio russe (comme son nom ne l’indique pas) Wizart Animation revient avec un troisième film adapté de la (vraie) légende de La Reine des Neiges (celle du conte d’Andersen). Pour rappel, dans ce conte scandinave, Kai et Gerda ne sont pas frère et sœur mais amis inséparables, c’est un troll qui parvient à les éloigner et Gerda part à la recherche de Kai, enlevé par la Reine des Neiges.
Peut-être aviez-vous vu le premier volet de cette saga sorti en 2012 et intitulé sobrement La Reine des Neiges ? On y découvrait séparément Kai et Gerda, deux orphelins suite à la disparition de leurs parents (enlevés par… devinez qui ? La Reine des Neiges, qui les change, les malheureux, en glaçons). Découvrant par hasard leur lien de parenté et décidant de tout faire pour retrouver la trace de leurs parents, les deux enfants partaient à l’aventure grâce à un miroir magique.
Gerda finissait par sauver Kai de la congélation par (devinez qui ?) La Reine des Neiges, au terme d’un combat magique ! Une jolie adaptation, moderne, du conte, et garantie sans chanson insupportable.
En 2014, le studio récidivait avec La Reine des Neiges : le Miroir Sacré, un film autour du troll Orm, vil serviteur de la Reine des Neiges, finalement acquis à la cause des héros dans le premier film, et personnage désormais éminemment sympathique par son aspect bonhomme et son long nez en saucisson. On y parcourait le pays des légendes, pour découvrir d’autres trolls (dont sa grand-mère, présente aussi dans le nouveau volet, et qui vaut le détour par sa drôlerie)
Avec La Princesse des Glaces, voici un volet plein de promesses, qui souhaite rencontrer un public plus âgé et aborde tout doucement la préadolescence.
Pas de couronne ni de prince charmant !
Contrairement au titre, ici pas de princesse couronnée. Gerda et Kai, toujours privés de leurs parents, mais célèbres dans le monde entier pour avoir empêché sa destruction par La Reine des Neiges, racontent leurs aventures dans les écoles comme des conférenciers, mais ne gagnent que quelques subsides.
Ils décident de se réfugier là où ils se sentiront à l’abri, pour réfléchir à leur avenir, et prennent la route de chez Orm, leur ami troll, qui est désormais (ne me demandez pas comment) père célibataire de trois garnements absolument géniaux pour inventer mille bêtises par seconde (ça donne lieu à des scènes qui feront rire les plus petits, voire franchement sourire les plus grands).
Le frère et la sœur y rencontrent Rollan, un jeune garçon venu d’Espagne (olé!), obsédé par les légendes. Il est venu apprendre aux côtés de Orm, qui s’y connaît donc pas mal en légendes et en pouvoirs magiques, et parle à Gerda de la Pierre aux Souhaits, cachée au plus profond des montagnes du pays des trolls. L’idée de pouvoir faire revenir ses parents est trop tentante, Gerda se laisse convaincre. L’aventure sera périlleuse, car il est interdit de s’y aventurer, et rien ne se passe évidemment comme prévu. Gerda et Rollan se font « posséder » par les maléfiques esprits de la Reine des Neiges et du Roi du Feu. Ils ont jusqu’à l’apparition de l’étoile du Nord pour briser le charme!
L’amitié et la loyauté sont au cœur du scénario du film, les héros devant apprendre sur qui compter réellement. Le personnage de Gerda, foncièrement bienveillant et donc un peu naïf triomphe cependant des obstacles grâce à son courage et son optimisme, c’est réjouissant de voir un personnage féminin défier les méchants les plus terrifiants grâce à beaucoup de persévérance et un peu de ruse!
Le graphisme des costumes et des paysages du pays des légendes n’a rien à envier aux grosses productions américaines. La bande-originale est peut-être un peu moins accessible, quoique nous aimions bien l’entêtant This Is The Life d’Amy McDonald.
De l’animation des russes Aleksey Zamyslov, Aleksey Tsitsilin, Vladimir Nikolaev, et Andrey Korenkov, appuyés au scénario par l’américain Robert Lence, on retiendra des paysages glacés magnifiques, et la réussite d’un monstre de lave dont ma jeune invitée (Louise, 5 ans et demi) s’est souvenue avec quelques frissons. Le happy end est au rendez-vous, après un combat épique entre le feu et la glace.
Le film est un beau divertissement familial, à découvrir à partir de 5 ans, pour convoquer en un seul dessin animé l’aventure et la quête de Taram et le Chaudron Magique, les bouilles rondes et l’espièglerie – sans prendre jamais les jeunes spectateurs de haut – de Macha et Michka ou encore les étendues sauvages fantasmées et les rebonds comiques aperçus dans l’Age de Glace.
On recommande donc de faire ce tour à l’Est pour en prendre plein les yeux !