Tout est dans le titre… pour son deuxième roman dans la collection EquinoX des éditions Les Arènes, Anne Dhoquois donne le ton dès le début. Avec un texte dédié à la sororité et une couverture explicite, on ne peut que se douter de l’histoire à venir… Et on ne sera pas déçu…
Trois hommes vont être assassinés dans trois villes différentes, ce qui va monopoliser trois équipes de policiers pour trois histoires qui vont évidemment se rejoindre grâce à un détail commun, la disparition du sous-vêtement des victimes. L’enquête va surtout être menée par le capitaine Sterling et son équipe, déjà présents dans le premier roman d’Anne Dhoquois, Le chat qui ne pouvait pas tourner. En parallèle, on va suivre le cheminement de trois femmes qui décident de se venger de certains de leurs ex, sans que l’on sache si elles sont liées aux meurtres, même si on peut le supposer… ainsi que celui des femmes proches des victimes, plus intrigantes qu’il n’y paraît…
« Ce qui m’amuse, c’est que je me suis toujours trouvée trop sage. J’aurais aimé être plus trash et plus rock’n’roll. Or la personne que vous voyez en moi, infidèle, meurtrière, fille indigne…, ressemble à s’y méprendre à cette vision fantasmée de moi-même. Mais on a beau lutter, difficile de contrecarrer sa nature profonde, dit Bérangère Millon sur un ton léger qui contrastait avec le regard glacial qu’elle lui jeta.»
─ Anne Dhoquois, Le mâle est fait
A travers le récit d’une vengeance de femmes sur des hommes qui les ont détruites physiquement ou psychologiquement, l’autrice donne à lire un roman très post-#metoo/ »girl power » où les femmes tentent, et parfois réussissent, de reprendre leur destin en main face à une certaine toxicité masculine. C’est souvent drôle, malgré le sujet qui peut sembler grave mais qui est plutôt traité de façon assez légère, ce qui permet une lecture très plaisante où l’on risque même d’éprouver plus d’empathie envers les coupables que les victimes… Un roman policier féministe à ne pas réserver qu’aux femmes.