[mks_dropcap style= »letter » size= »52″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]I[/mks_dropcap]l m’arrive de m’adonner à la marche, laissant alors mon esprit divaguer au rythme de mes pas. Le tumulte de la ville laissant place aux frémissements de la nature, mes rêveries en guise de compagnes. Parfois, cet instant solitaire m’emporte si loin dans la méditation qu’une musique intérieure vient s’inviter sur le chemin. Elle est là, bien ancrée dans ma tête. Une force obsédante que je ne peux, à regret, coucher sur une partition. Écouter alors de nouveaux talents et admettre que les petites choses enfouies en moi peuvent subitement resurgir par enchantement. Se dire alors que l’on n’est pas seul à vibrer aux secousses de notre petit monde ; Que cet air qui nous hante ondule en résonance par des affinités similaires qu’il faut savoir débusquer.
Les compositions de Baden Baden comme remède à cette carence, une solution radicale à mon insatisfaction récurrente de ne pouvoir redéfinir ce qui me touche. Un deuxième album où l’on se délecte des descentes en apnée autant que des subtilités qu’il décèle.
Une première approche avec J’ai plongé dans le bruit pour me convaincre que la grisaille de l’âme peut se vêtir de ses plus belles parures sans avoir à en rougir.
La structure est douce-amère, suspendue à un chant émotif qui se veut l’écho de nos propres peines.
L’échappée, ballade aérienne dont le thème obnubilant reviendra me contaminer.
« (…) tu commences à me plaire (…) »
L’humeur générale est timidement raffinée, un recueil non dénué de déambulations fines et harmoniques.
Finalement, la délicate plage instrumentale qui vient mettre du baume au cœur.
A tes côtés dont l’effervescence rythmique vient enivrer un ensemble vocal enflammé. Chanson prodigieuse qui repasse en boucle sur ma platine. Leitmotiv vibrant tel un ricochet qui vient répondre au second titre de l’œuvre nouvelle. Sublime résurgence !
Baden Baden excelle de générosité et diffuse son spleen attachant morceau après morceau. Impossible alors de ne pas y voir l’accomplissement d’un réel effort d’écriture. Si Coline sorti en 2012 alliait le bilinguisme, Mille Éclairs est exclusivement en français (à l’exception de l’arrière-plan sonore de MAC et son récitatif distingué).
On ressent la vulnérabilité dans le phrasé mais surtout et au-delà de la simple contemplation, le besoin d’exorciser ce mal-être latent. Derrières des mélodies cafardeuses se cachent le besoin de retrouver la lumière. Le groupe y parvient à force d’abnégation, bien aidé pour cela par l’ouvrage habillement construit. Aucune fausse note dans ce cheminement produit par Fred LeFranc et mixé par Barny Barnicott. La cohérence alors des mots sur les maux (ceux d’Eric Javelle)
Le trio réinvente la chanson française qui exalte sans équivoque le serrement des cœurs.
L’élégance avec, titre ô combien approprié, pourra alors combler mes attentes. Le premier opus du groupe avait titillé les sens, Mille Eclairs nous foudroie totalement par son éclatante beauté.
Un éclairage sur Mille Eclairs – Un entretien du groupe avec Truman :
Alors que Coline proposait une alternance entre l’anglais et le français, Mille Éclairs ne comporte que des textes en français. Qu’est ce qui a motivé ce choix? L’envie de vous exposer plus frontalement? Une plus grande assurance gagnée avec le succès critique de Coline ?
L’écriture en français s’est faite assez naturellement. Ce n’est donc pas vraiment un choix, mais plutôt quelque chose vers lequel on s’est dirigé sans se poser trop de questions. Puis le français étant notre langue maternelle, cela a permis de développer des thèmes du premier album avec une palette de mots et d’images plus nombreuses.
Quel son vouliez-vous pour Mille Eclairs ?
Un son plus homogène d’une part et un point de vue « étranger » au sens figuré comme littéral. Avec Fred Lefranc, notre réalisateur, nous avons fait le choix de travailler avec Barny Barnicott, un anglais qui nous a notamment séduit par la production de « Dream Cave » de Cloud Control. Barny a apporté plein de choses à lui, notamment dans le traitement singulier des chœurs et des voix.
Comment jugez-vous Coline aujourd’hui? Pas mal d’artistes choisissent de faire un album en réaction à l’album précédent. Est-ce votre cas ?
Non, on en est fiers. Cet album fait partie de notre cheminement musical.
L’aspect visuel semble avoir une place importante dans votre travail (pochettes, clips). Quelles sont vos sources d’inspiration graphique ?
On aime se retrouver dans la partie graphique et les visuels de nos clips et de nos disques. C’est la plupart du temps l’occasion de collaborations. Par exemple, pour l’artwork de Mille Éclairs on a travaillé avec Carl Von Arbin, un ami suédois, guitariste du groupe Shout Out Louds, dont on est fans.
Pour les clips de J’ai Plongé Dans le Bruit et A tes Côtés, nous avons travaillé avec Alexandre Saltiel qui avait réalisé notre tout premier clip, « Anyone ».
Quelle sera votre approche pour les concerts à venir ?
On travaille actuellement sur le live. C’est assez passionnant d’arriver à cette étape et de se préparer à tourner. Notamment sur tout ce qui dépasse le simple fait de jouer les morceaux, comme les lumières et la scénographie sur chaque titre.
Mille Eclairs. Sortie le 9 Février chez Naïve
En concert au Café de la Danse le 25 Mars et en tournée à partir du 11 Février.
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