[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]C[/mks_dropcap]omme une envie de calme et de douceur dans ce monde de cinglés, où le bruit et la fureur ont dorénavant des odeurs nauséabondes ?
Je vous propose alors quelques instants de beauté à l’écoute du nouvel album de Balmorhea, Clear Language, leur sixième enfant en 11 ans d’une carrière aussi discrète qu’attachante.
A l’origine, Balmorhea est un village perdu dans le désert texan. C’est ce nom que décidèrent de prendre Rob Lowe et Michael Muller, eux-mêmes originaires du Texas mais d’Austin plus précisément, lorsqu’ils créèrent le groupe, indiquant déjà une certaine tendance à l’isolement et la discrétion.
De leurs premiers albums auto-produits à Stranger en 2012 en passant par les excellents et emblématiques All Is Wild, All Is Silent ou Constellations, le groupe tend vers un minimalisme de plus en plus affirmé, abandonnant le post-rock des débuts pour le néoclassicisme et l’ambient. L’épure est d’autant plus intense au fil des albums qu’on finirait par croire que seul le silence subsiste.
Lowe et Muller, les 2 leaders d’un groupe qui connut une multitude de collaborateurs, mirent ainsi 5 ans avant de nous offrir ce Clear Language. Enregistré chez eux à Austin, en compagnie du producteur et ingénieur du son David Boyle (Laura Veirs, Shearwater, Okkervil River), comme si le groupe avait à la fois besoin de retrouver ses racines mais aussi renouveler son envie par l’apport d’instruments tels que des synthés analogiques, du piano voire même de la trompette jouée superbement par Ephraim Owens, sur le splendide Slow Stone.
Si Clear Language est uniquement instrumental, il porte en lui un mélange de douleur et de beauté calme qui résiste aux braillements de leur ignoble président, comme si l’univers pouvait ainsi s’effacer peu à peu autour de nous.
Behind The World ou Waiting Itself : les titres portent eux-même cette sagesse désespérée portée par une nature menacée (The Sky Could Undress, Slow Stone, All Flowers).
L’album est superbe de bout en bout et retrouve la grâce de Rivers Arms.
Clear Language vous entraine dans un voyage intime et apaisant, porté par des musiciens aussi modestes que talentueux, le monde se ralentit, vous respirez enfin.
Clear Language se dévoile peu à peu mais je sais que je reviendrai souvent m’abriter auprès des First Light, 55 et autres Ecco, bulles d’air salvatrices et d’une profonde émotion.
Clear Language est disponible depuis le 22 septembre chez Western Vinyl /Differ-Ant.
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