Retour en bref sur une sélection d’albums sortis ces dernières semaines.
Hannah Peel – « Awake But Not Dreaming »
A l’heure de son deuxième album solo, Hannah Peel a choisi d’aborder le thème de la démence. Sujet qui lui est malheureusement familier puisqu’elle a assisté à la descente en pente douce de sa grand-mère jusqu’aux tréfonds de la maladie. Aidée à la production par le fidèle Erland Cooper avec lequel elle collabore au sein des excellents The Magnetic North, l’album est loin d’atteindre par son approche la sobriété et la noirceur du dernier Nick Cave. Ici le son d’ “Awake But Not Dreaming” est plus organique, les cordes et synthés analogiques apportent simultanément un mélange de sonorités urbaines et d’ouverture vers les grands espaces. En ce sens, l’album fait parfois penser à ce qu’avait pu produire les norvégiens de Bel Canto dans les années 90. Le single “All That Matters” ouvre l’album sur une touche plutôt optimiste, avec un une pop électronique des plus accrocheuses. Mais ce sont surtout des titres comme “Octavia” et “Awake But Not Dreaming” qui saisissent par leur puissance évocatrice et dans lesquels on sent qu’Hannah Peel est allée émotionnellement au plus proche de son sujet. Cet album est également, pour les retardataires, un rappel qu’Hannah Peel est l’une des plus belles voix de sa génération.
L’album est disponible sur le site d’Hannah Peel depuis le 23 septembre.
David Jégou
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Nick Waterhouse – Never Twice
Après les excellentissimes Time’s All Gone et Holly, le jeune trentenaire Nick Waterhouse continue d’explorer la musique des années 50 et du début des 60’s, entre rock’n’roll, rythm & blues et soul comme si le temps s’était arrêté aux alentours de 1958. Never Twice, son nouvel album ne déroge pas à la règle et compile 10 nouvelles superbes chansons qui nous baladent entre Memphis et La Nouvelle-Orléans.
Toujours soutenu à la production par Michael McHugh (Ty Segall, Allah-Las), Waterhouse invite Leon Bridges pour la très sexy Katchi et s’entoure de pointures comme le flutiste jazz Bob Kenmotsu, le saxophoniste Ralph Carney ou encore l’organiste Will Blades, pour un album encore plus audacieux et intense que ces 2 glorieux prédécesseurs.
Loin d’être passéiste, Never Twice sonne superbement, du splendide jazzy Stanyan Street au diabolique R’n’B de I Had Some Money (But I Spent It). Sortez votre plus beau costume à la Buddy Holly, emmenez votre belle dans votre décapotable et en route pour un bouge enfumé, où l’alcool coule à flots, Nick Waterhouse arrive, cool et superbe, et vous emmène au bout de la nuit dans sa machine à danser et remonter le temps !
Sortie le 30 septembre chez Innovative Leisure
Beachboy
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Itasca – Open to Chance
Kayla Cohen est une folkeuse californienne qui nous offre ici un bien bel album, accompagnée par un groupe complet pour la première fois. Entre slide guitar et picking, les arrangements sont parfois un peu trop country pour être honnêtes, mais c’est lorsque l’atmosphère se dépouille pour laisser place à une sobriété bien sentie que la musique d’Itasca fait des merveilles, à l’instar du magnifique Carousel à la voix mélancolique et grave délicatement posée sur des notes éparses de piano. Un très, très beau disque, qui aurait peut être gagné à être plus épuré et à laisser tomber les prétentions americana qui passeront peut-être un peu plus mal de notre côté de l’Atlantique.
L’album est disponible depuis le 30 septembre chez Paradise of Bachelors.
Lloyd_cf
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Gurr – In My Head
Gurr, derrière ce drôle de patronyme se cachent deux jeunes musiciennes de Berlin à peine sorties de l’école. Le talent n’ayant pas d’âge, Andreya Casablanca et Laura Lee nous balancent In My Head, un chouette premier album rempli en moins d’une demi-heure de 11 petites bombes garage rock.
First Wave Gurrlcore, c’est ainsi que les 2 chipies décrivent leur musique. On simplifiera en citant Black Lips ou Bleached en version juvénile, faisons même un détour dans les 90’s via Belly et The Breeders, les plus anciens remonteront jusqu’à la fraicheur insouciante et énergique Bikini Kill ou encore de Thee Headcoatees, le groupe de Holly Golightly, même si les 2 donzelles de Gurr ne devaient même pas être nées à la sortie de leurs légendaire Girlsville.
Influences bien assumées, rythmique impeccable, Gurr assure impeccablement et bourre ras la gueule In My Head de succulentes chansons à reprendre en cœur, de Breathless à Computer Love en passant par Walnuss ou Moby Dick, hits garantis pour la prochaine saison des festivals.
In My Head est disponible depuis le 13 octobe chez Duchess Box Records
Beachboy
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Liima – ii
Petite régularisation de ma part avec un album sorti chez 4AD au printemps dernier et qui, avec le temps, aura pu profiter du recul nécessaire afin que je vous en peigne succinctement le contenu. Il est vrai que derrière « ii » du groupe Liima se cache les trois survivants danois d’Efterklang associé au percutant finlandais Tatu Rönkkö. Le résultat de cette fusion nordique est assez bluffant. Le disque, qui comporte dix titres, est un condensé assez peu banal d’électro-pop expérimentale hybride. Bref, un OMNI (Objet Musical Non Identifié) au confort acidulé dont les claquements aphrodisiaques d’Amerika se confondent avec le chant de Casper Clausen aussi torride qu’une brûlure vive sous la glace. L’esprit général n’est pas sans rappeler les meilleures années du groupe Archive (entre rock planant et electronica onirique)… L’album comporte malgré tout quelques morceaux plus biscornus mais aura le mérite d’abriter en son sein Trains In The Dark, sans doute l’un des plus beaux titres entendu cette année. Pulsations hypnotiques bien que soutenues + flow vocal léger = instant précieux.
Album dans les bacs depuis le 18 Mars.
Ivlo Dark
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