Un corps est trouvé à l’emplacement exact de la frontière, au milieu du pont de l’Øresund, qui relie Copenhague (DAN) à Malmö (SWE). Mais lorsque les légistes veulent enlever le corps il apparaît que ce sont en fait 2 demi-corps assemblés, et que finalement les deux parties viennent de 2 victimes différentes : une danoise, une suédoise.
C’est donc un duo d’enquêteurs qui se chargera de l’affaire, Saga Norén suédoise à l’empathie plus que limitée (c’est peu dire) et Martin Rohde danois qui est son exact contraire.
Contre toute attente l’équipe fonctionne très bien et se trouve rapidement confronté à un serial-killer redoutablement organisé.
Bron/Broen est donc une série suédo-danoise de 2011. Évidemment il faut un temps d’adaptation pour se faire aux intonations des voix et des langues suédoises et danoises… Passé cet obstacle, la série s’avère quasi sans faute. A un scénario bétonné s’ajoute des personnages atypiques, avec leurs faiblesses, leurs fêlures, mais profondément humains, attachants. Les acteurs livrent une composition parfaite.
Techniquement la photographie est particulièrement réussie, avec des images sublimes d’architecture, de villes, de design urbain ou de mobilier. Des matières aussi renforcent l’aspect contemporain : béton, acier, verre, bois…
La luminosité a été très travaillée, avec une couleur, ou plutôt une quasi-absence de couleur qui ne doit rien au hasard. Tout parait fade et terne. Nuances de gris. Ouaté. Je n’ai pas de souvenir de couleur vive.
Dans une certaine mesure cette série m’a fait penser au film Se7en, où la presque totalité du film se passe sous une pluie battante dans une unité de couleur gris/noir (dans ce cas renforçant le contraste avec la scène finale, la plus atroce et insupportable, mais la seule sans une goutte de sang et sous un soleil de plomb). La comparaison n’est d’ailleurs pas totalement fortuite.
La série a fait l’objet de deux remakes, l’un venu des USA à la frontière mexico-américaine : The Bridge (2013) et l’autre franco-anglais : Tunnel (2013), situant l’intrigue dans le tunnel sous la Manche j’imagine…
Mon conseil : s’en tenir à cette version éminemment réussie.
Teaser:
sans l’avoir vu c’est exactement l’ambiance de The Killing que tu décris là
Tu as en partie raison Edouard. On retrouve l’absence de couleur des les 2 séries, une certaine noirceur. En revanche, visuellement, Bron/Broen est plus graphique. De plus, The Killing, malgré ses grandes qualités, montre quelques faiblesses sur la conclusion des intrigues, ce qui n’est pas le cas ici.
je me note The Killing dans un petit coin….