Cannibal Ox, Can Ox pour les intimes, est un groupe de rap US, East Coast (Harlem, NYC) élevé au rang de légende du hip-hop underground grâce à son mythique, angoissant et glacial 1er album The Cold Vein (2001).
14 ans après leur chef d’oeuvre, Vast Aire et Vordul Mega (contrepèterie ?), les 2 m(e)cs de Can Ox, ont sorti le 3 mars dernier leur second LP, Blade of the Ronin (iHipHop Distribution).
Aussi incroyable que cela puisse paraître, malgré le succès rencontré, Can Ox a du faire appel à ses fans, via Kickstarter, pour financer la sortie de son très attendu 2ème effort. Indé… Pour ma part, je regrette encore d’avoir gaspillé tout mon budget don dans l’achat du dernier live des Enfoirés. Pardon.
« Un ronin est un samouraï qui n’a aucune allégeance. » Vast Aire. Les bases sont jetées.
Blade of the Ronin marque l’évolution de ses 2 potes d’enfance qui se sont légèrement adoucis, sans forcément se ramollir. Can Ox propose aujourd’hui 19 tracks plus accessibles, avec une production moins frigorifiante que sur leur premier album. L’ambiance est plus à la cool, plus chaleureuse.
L’absence de EL-P, producteur de The Cold Vein se fait clairement ressentir. L’atmosphère est moins pesante. Cependant, son successeur, Bill Cosmic, a parfaitement fait le job en proposant une prod plus souple, qui tranche avec des textes aiguisés comme un lame de Ronin, marque de fabrique du groupe, « Our lyrics are as sharp as a cannibal’s blade » (Vast Aire).
Pour vous mettre bien, Harlem Nights, 2ème single de l’album.
Point de EL-P donc, mais de nombreux invités prestigieux tels que MF Doom, U-God (Wu-Tang) et Elzhi.
Je ne saurais trop dire si les puristes s’y retrouveront, mais pour ma part, touché par la lame du Ronin, je ne peux que vous enjoindre à (re)découvrir Cannibal Ox.
Pourquoi me direz-vous (enfin, surtout la patronne…) ? Eh bien, tout d’abord parce que le beat est bon. Spéciale cassedédi à Kamini. Et aussi parce que Vast Aire et Vordul Mega ont un flow ultra précis, incisif et diablement efficace, de ceux qui vous hérissent les poils et vous donnent envie de bouger votre boule, développant un sentiment intérieur de rébellion et de domination universelle. C’est qui le patron ?!!?
Mais aussi parce que les instrus sont hyper riches, variés. Bref, c’est du hip-hop et du bon, multi influencé, rageur, puissant.
Blade of the Ronin contient son lot de pépites, parsemées ici dans le flow de Vast Aire, là dans une instru bien sentie, encore ici dans un break inattendu ou dans un sample chiadé déniché de derrière les fagots. Pas toutes évidentes les pépites, mais cet album est de ceux qui méritent plusieurs écoutes et se bonifient avec le temps, comme un bon Côtes du Forez.
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Cannibal Ox est donc à découvrir ou redécouvrir : Blade of The Ronin est sorti le 3 mars dernier chez IGC Records / iHipHop Distribution
Best cuts : Psalm 82, Thunder in July, Harlem Nights.