[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#7a7a7a »]C[/mks_dropcap]e livre intitulé Carte blanche – L’État contre les étrangers est aussi dense qu’étouffant. Il fait l’historique non-exhaustif de l’acharnement de l’état à saborder les droits des étrangers pauvres. Au fil des pages, agrémentées de plusieurs notes venant appuyer ou compléter ce qui est dit, on découvre le calamiteux traitement de l’étranger pauvre arrivant en France.
Peu importe l’orientation politique (Même si La Fabrique éditions est largement réputée pour celle-ci), tout le monde devrait lire ces pages et constater l’ampleur du phénomène. Karine Parrot réussit à condenser une histoire de la gestion de l’accueil sur nos territoires français et européens.
L’auteure est professeure de droit et membre du GISTI (Groupe d’information de soutien des immigré-es). Elle révèle dans cet essai l’impunité du système répressif contre les étrangers (pauvres, il est important de le souligner). Les pratiques vont même à l’encontre de la légalité. Mais ce système a carte blanche car l’appareil étatique et judiciaire s’empresse de légaliser les actes illégaux commis.
Cette carte blanche est la preuve d’une politique tournée autour du sécuritaire le plus absurde et du libéralisme économique le plus acharné. Ce qu’on lit dans Carte blanche – L’État contre les étrangers est parfois totalement scandaleux comme le traitement des mineurs isolés et l’enfermement des enfants.
[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]A[/mks_dropcap]lors au-delà des idées politiques que l’on peut avoir, comment peut-on supporter et justifier ces pratiques après la lecture indispensable du livre de Karine Parrot ?
Bien sûr, elles ne sont pas uniquement produites en France. Il faut se poser la question à l’heure où une « crise migratoire » a été clamée. La « crise » ne vient pas de ceux-celles qui fuient le pire chez eux mais de notre capacité à accueillir l’étranger et cela n’est pas nouveau.
Pour reprendre les mots de Marielle Macé dans Sidérer, considérer publié en 2017, face à la sidération de ce qui est écrit dans Carte blanche, considérons ce qui compte vraiment : l’humain ou les calculs politiques et économiques ?
Demandons-nous si le pire doit continuer à nos frontières et à l’intérieur de notre pays au nom même de nos valeurs et surtout d’un capitalisme résolument mortifère.
Carte blanche L’état contre les étrangers de Karine Parrot
Publié par La Fabrique éditions, mars 2019