[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]V[/mks_dropcap]ous qui allez commencer la lecture de ce petit livre, La contre-nature des choses, The n-Body Problem, titre original, sachez que votre lecture s’annonce difficile.
Le thème d’abord, complètement inhabituel et original : dans un monde où une sorte d’apocalypse a eu lieu, les morts reviennent à la vie mais sous forme de zombies plutôt amicaux, en tout cas pas dangereux du tout ; ils bougent, s’agitent mais n’agressent personne. L’anti Walking Dead en quelque sorte.
Le narrateur nous explique que ces zombies posent tout de même un problème. Comment se débarrasser d’eux ? La solution, la seule adaptée, est de les envoyer en orbite autour de la Terre. Les vivants qui restent marchent donc en regardant par terre ou du moins pas trop haut !
Le thème donc.
Ensuite, la langue utilisée. Déstabilisante. Rapide. Phrases courtes et percutantes. Chapitres courts. Tony Burgess nous donne un narrateur qui s’adresse directement au lecteur. Et les horreurs qu’il décrit laissent pantois.
Lui, ce narrateur, a une mission, tuer un homme. Il faut dire que cette apocalypse a laissé un monde perdu et sans valeurs.
Cet homme qu’il doit tuer et bien pire que lui. Dixon. Directement sorti d’un film d’horreurs (les pages où sont expliqués ses crimes donnent la nausée).
La contre-nature des choses va explorer ce duel entre deux hommes perdus l’un et l’autre dans une humanité qui a disparu, un duel qui les dépasse.
Burgess décrit d’ailleurs aussi, avec force et puissance, l’espace qui les entoure. Tant l’espace proche que le lointain.
Paru dans la collection Exofictions (qui propose toujours une sélection hors du commun), la courte œuvre de Tony Burgess étonne, surprend, agace, nous perd aussi parfois et surtout dérange.
Son originalité, sa violence dans les mots et les actes décrits, dans le style également, donne à voir un monde en perdition, voire déjà perdu qui ne peut que nous interroger.