[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#4e4e82″]J[/mks_dropcap]anvier 1999, sort l’album Rejected Unknown, qui contient déjà dans son titre une partie des thèmes essentiels à la galaxie Johnston. Le rejet. L’abandon.
Sur un air de piano déglingue, il soupire son amour perdu, celui qui lui a été retiré il y a si longtemps quand Laurie l’a quitté.
You were the girl who seemed to own the world
and everything was all about you
I took a chance to call you my own
I didn’t know a thing about you
I thought I could love
What a fool I was
Dream Scream est une des plus jolies chansons de regret amoureux, qui se termine en désaccord orchestral « beatlesien », comme pour souligner ce chaos permanent, rappelant que de fin à la peine il ne peut y avoir.
En 2004, un double album hommage voit le jour : The Late Great Daniel Johnston : Discovered Covered. Hommage « anthume », donc, puisque Daniel se présente devant sa propre pierre tombale à l’épitaphe sincère et drôle : « sorry entertainer ».
Ironie et respect pour ce talentueux mais compliqué compositeur qui a failli être enterré par le rejet d’Atlantic Records.
Sur le premier disque, les reprises de 18 de ses chansons, par certains admirateurs de son œuvre de la première heure comme Jad Fair, et Calvin Johnson par exemple. Le deuxième disque offre l’ensemble des titres originaux, plus un inédit de l’époque. Un objet complet, en déclaration d’intérêt général.
Dream Scream y est reprise par Death Cab For Cutie, qui sert une version plutôt proche de ce qu’elle était, et révèle ainsi la capacité de Daniel Johnston, non seulement d’être en prise directe avec son émotion, mais aussi de la retranscrire aussi fidèlement que ressentie. Si justement.