[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]C’[/mks_dropcap]est avec ce deuxième album que le new-yorkais Antony Hegarty, épaulé par ses fidèles Johnsons, rencontrera le succès critique et public, allant jusqu’à remporter outre-Manche le prestigieux Mercury Prize six mois après sa sortie.
Et pourtant, les dix plages aériennes qui composent I Am A Bird Now, interprétées avec la grâce d’une voix d’ange et la douceur d’une caresse amoureuse, plaquent une métaphore âpre sur une thématique difficile, qui n’avait jamais été si frontalement abordée dans le domaine de la pop.
La résolution de la problématique transgenre y est évoquée par la naturelle évidence de l’envol d’un oiseau, comme en réponse à la pochette du disque, reprenant une photo de l’actrice transsexuelle Candy Darling, prise sur son lit de mort, en 1974 : un cliché nimbé d’une certaine tristesse mais dégageant également un sentiment d’assurance libératrice.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]E[/mks_dropcap]ntouré d’invités tous plus impliqués les uns que les autres, de l’ami Rufus Wainwright au modèle Boy George, en passant par le mythique Lou Reed qui le prendra un temps sous son aile, Hegarty aligne des trésors d’émotion pure, comme autant de prières jetées dans le désert de l’adversité.
Les années suivantes, sa musique singulière gagnera en engagement explicite ce qu’elle perdra en pouvoir évocateur, jusqu’à l’accomplissement de sa métamorphose en Anohni, mais l’essentiel avait déjà été dit : avec sa flamme vacillante mais fière, sa poésie fragile mais rebelle et sa musicalité gorgée de soul, I Am A Bird Now aura convaincu toute une génération de femmes et d’hommes torturé(e)s par (et pour) la question de leur genre ou de leur identité sexuelle que, de l’autre côté du miroir, une autre vie est possible.
https://www.youtube.com/watch?v=LyMGEq82uL4
merveille absolue <3