[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]A[/mks_dropcap]lors que le groupe de Ian McCulloch s’apprête à sortir à la fin de cette année 2018 The Stars, The Oceans & The Moon, disque pour lequel ils ont réenregistré avec moult cordes treize titres de leur répertoire auxquels il a ajouté deux nouvelles compositions, cela fait aujourd’hui 37 ans qu’a paru la deuxième étape de leur discographie, Heaven Up Here.
Les quatre de Liverpool sont alors en pleine fièvre créatrice, dans la foulée de leur essai initial Crocodiles sorti moins d’un an plus tôt. On ne change pas une équipe qui gagne : McCulloch n’aura jamais été aussi habité vocalement que sur cet album, dans la lignée de Jim Morrison, le fidèle Will Sargeant fait sortir de sa guitare des accords coupants comme un cutter, la basse de Les Pattinson reste imperturbable dans la tempête et Pete de Freitas ne fait pas de fioritures à la batterie. Une équipe soudée et compacte, assistée dans la production par l’un des noms du post-punk originel, Hugh Jones.
Globalement, l’album est aussi sombre que sa pochette stylée, où l’on peut voir les silhouettes des quatre Bunnymen sur une plage du sud du Pays de Galles, à l’aube ou au crépuscule. Se détachent notamment l’intense Over The Wall, l’un des deux singles à en avoir été extraits, le majestueux Turquoise Days et le lancinant All My Colours, connu également sous le nom répété ad libitum dans le refrain, Zimbo. L’impression que retient l’auditeur absorbé à la fin d’All I Want est celle d’une réelle intensité, celle qui quittera le groupe, ou que le groupe quittera, après leur chef d’oeuvre Ocean Rain en 1984.
Heaven Up Here a été réédité en CD en 2003 avec des morceaux additionnels, essentiellement live.