[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#3f3f8a »]H[/mks_dropcap]éritière spirituelle des Bette Davis et autres Joan Crawford, elle est surtout connue comme étant la muse de John Cassevetes durant près de 20 ans. Gena Rowlands, immense actrice d’improvisation, a tourné aussi avec les plus grands noms du 7ème art et plus récemment aussi pour ses enfants.
Elle débute sa carrière de comédienne sur les planches de Broadway aux débuts des années 50 et décroche en parallèle des petits rôles à la télévision. C’est lors d’une représentation théâtrale en 1954 qu’elle rencontre celui qui deviendra son futur époux, John Cassavetes. Ce dernier, lassé du système hollywoodien classique, propose en tant que réalisateur une nouvelle forme de cinéma profondément atypique et en marge des studios.
Gena Rowlands, qui a déjà été remarquée dans le western moderne Seuls Sont les Indomptés en 1962 avec Kirk Douglas en partenaire, apparaît une première fois devant la caméra de son mari pour Un Enfant Attend, l’année suivante. Cependant, c’est surtout avec Faces, autofinancé grâce à l’hypothèque de leur maison et dans laquelle a lieu le tournage et le montage en 1968, que l’un comme l’autre affirment leur style.
À l’instar de Peter Falk et Ben Gazzara, elle poursuit sa collaboration avec John Cassavetes en participant et en produisant ces prochains films. Notamment Une Femme Sous Influence en 1974, nouvelle chronique sur la vie conjugale et portrait de l’Amérique populaire.
La mise en scène est un formidable écrin à la performance mémorable de Gena Rowlands en Mabel, femme au foyer esseulée face à un mari indifférent à ses souffrances incarné par Peter Falk. Succès commercial et critique, la prestation de l’actrice est saluée par une nomination aux Oscars.
En 1977, avec Opening Night, elle obtient un Ours d’argent à Berlin pour le rôle très métaphorique de Myrtle, une actrice de théâtre reconnue devant interpréter un rôle complexe qui la plonge dans le désarroi. On la voit ensuite dans Gloria, en 1980, une commande de studio nécessaire après les échecs commerciaux de son mari, qui lui vaut une nouvelle nomination à l’Oscar de la meilleure actrice. Enfin, Love Streams, le dernier film où elle est dirigée par son mari, une œuvre synthèse de l’œuvre de ce dernier.
En 1985, elle accepte de jouer dans un Printemps de Glace, le tout premier film évoquant le SIDA peu après sa découverte. Puis, Woody Allen lui offre un magnifique rôle bergmanien dans Une Autre Femme, en 1988, avec Mia Farrow. On l’a retrouve aussi dans le premier segment de Night on Earth de Jim Jarmusch, en passagère de taxi et productrice hollywoodienne.
Elle joue aussi pour son fils, Nick Cassavetes, qui suit les traces de son père, dans She’s so Lovely et N’oublie Jamais, célèbre mélo sorti en 2004. En 2007, elle est aussi présente dans le film de sa fille, Zoé R. Cassavetes, Broken English, qui nous raconte les déboires sentimentaux d’une trentenaire new-yorkaise. Une trame qui rappelle le cinéma de son père et de sa mère.
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