[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#509dab »]L[/mks_dropcap]’Éveil du Léviathan, premier tome de la série, pavé de quasiment 700 pages en format poche, se dévore, tel un space opera, à 100 à l’heure, sous un format série télé.
Petit avertissement : si vous vous lancez dans la lecture de L’Éveil du Léviathan, sachez qu’il y a déjà cinq autres tomes parus en langue anglaise. Pour le moment les éditions Actes Sud ont édité les quatre premiers.
Les chapitres s’enchaînent dans la première partie entre les deux personnages principaux, Holden et Miller. Quelques pages sur l’un puis un chapitre sur le second. Ils finiront bien sûr par se rencontrer. Procédé déjà vu de nombreuses fois mais toujours assez efficace.
L’évocation de la série de George R.R. Martin Game of Thrones est tentante, car derrière le pseudonyme James S.A. Corey se cachent deux auteurs : Daniel Abraham et Ty Franck (assistant de George R.R. Martin justement).
L’histoire en elle-même révèle beaucoup de surprises, petit à petit, et un enjeu très important : les humains ont colonisé l’espace. Les Martiens sont de la partie, et tout le monde vit en paix. Holden, second d’un vaisseau, tombe sur un autre vaisseau qui semble à l’abandon. Ce qu’il va y découvrir bouleverse l’équilibre du monde, des mondes et de l’espace.
Parallèlement, Miller mène une enquête sur une certaine Julie, disparue, que ses riches parents recherchent désespérément. C’est d’ailleurs elle qui ouvre formidablement bien le roman avec un chapitre quasiment schizophrène et qui donne le ton de tout ce qui va suivre. C’est un personnage formidable, flottant sur l’ensemble de l’histoire et elle joue un rôle primordial. La relation que Miller, le pauvre Miller, va entretenir avec elle, est d’une grande beauté mais également d’une aridité mortelle. Tous deux sont le centre du roman.
Space opera et roman policier, débordant de guerres, de batailles, de morts, d’explosions, d’amour et d’enjeux politiques : un mélange enthousiasmant et détonnant !
À noter que le roman a été adapté pour le petit écran par Syfy, sous le nom de The Expanse. Sans être extraordinaire (à cause d’un manque de moyens peut-être ?), j’ai apprécié la saison 1 grâce au personnage de Miller (mon préféré, vous l’avez compris), sorte d’homme des cavernes mi-dépressif et suicidaire, mi idéaliste, parfaitement campé par Thomas Jane.
L’Éveil du Léviathan – The Expanse 1 de James S.A. Corey
traduit de l’anglais (États-Unis) par Thierry Arson – Actes sud – juin 2014