[dropcap]F.J.[/dropcap] Ossang est un poète punk qui depuis les années 80 façonne un univers autant par la musique que par l’image et l’écriture. Il bouscule les codes avec des films à l’étrangeté puissante et avec une poésie faite d’images fortes sur un monde déclinant. Son dernier recueil Fin d’empire paru au Corridor bleu démontre qu’il arrive toujours à sculpter son écriture avec une encre corrosive. Il y remue un monde titubant et prêt pour la chute. F.J. Ossang parle de Fin d’empire comme il pourrait parler de fin d’emprise.
Le doute n’est plus un étalon de mesure. Simplement un indice de relativité. Personne ne dit plus – Qui nous sommes ! Mais où est-ce qu’on va ! Pillards ! Terrains, farines, globules, terreur, levains, gènes — « c’est à nous quand ça brûle » ET ÇA MARCHE – on avance, trace, démonte, croît, sonde – et condamne les justices à faire le sort. Nés Romains, on continue l’ouvrage. F.J. Ossang
Tout dans Fin d’empire incite à réfléchir sur son écriture, produisant son propre making-of. C’est une poésie qui se réfléchit et file tel un éclair vers son sujet. L’objet autour duquel tourne le poète est l’intensité déployée face à l’emprise d’un monde déclinant. Pour produire une forme écrite, F.J Ossang ne cherche pas le récitatif mais l’incantation. Il devient un chamane déchargeant son verbe à la face du temps.
Fin d’empire convoque un lyrisme dénué de sentimentalisme. F.J. Ossang n’offre pas de spectacle mais fait résonner un tambour dans un champ de ruine. Le corps est chez lui entier et conscient de sa mortalité. Si « la pensée vient en d’affreuses secousses », elle est pourtant lucide et tente de faire sa place dans la brume des signes extérieurs. Fin d’empire incite le lecteur à allumer un feu en soi pour entendre son cœur battre.
Cette poésie incantatrice est un remède contre la létalité du temps. F.J. Ossang se fait le chantre d’un monde libéré des emprises mortifères. Sa poésie est résolument vibrante et peut être clamée sans pourtant se figer en statue spectaculaire. Elle est l’envers de son autre travail qu’est le cinéma, le mot propulsé comme une lumière se reflétant sur l’écran de notre cerveau.
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Fin d’empire de F.J. Ossang
Le corridor bleu, février 2021
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Image bandeau : Dorothea Oldani Unsplash