© Christian Chauvet / Service Photo – Université de Nantes
La soirée de Mercredi se passe au Studio Théâtre. Je n’y suis jamais allée donc je profite de la balade en tram avec des pensées positives dans la tête. Quand j’arrive là-bas, des gens m’accueillent, discutent, boivent un coup. Je m’aperçois que ceux qui se désaltèrent sont des comédiens. Alors je me dis qu’un breuvage est sûrement un remède au trac. Les minutes passent, les spectateurs défilent au bar. Avec un peu de retard, la porte s’ouvre et nous entrons dans la salle pour assister à la première pièce.
Arlette, c’est le monologue d’une femme qui nous raconte son histoire. Au départ, je me sens comme si j’assistais à une réunion d’alcooliques anonymes où chacun narre ses déboires et sa vie tumultueuse. Puis au fur et à mesure, j’ai l’impression d’être dans un musée où je vois défiler sous mes yeux plusieurs tableaux dans la vie d’une femme. La comédienne, jouant merveilleusement bien l’hystérie, chante une douce mélodie italienne qui résonne dans ma tête. Je me surprends à taper du pied lorsque dans un moment de bien-être, Arlette danse et chante autour des draps blancs suspendus sur la scène. Un magnifique jeu de lumières et d’ombres. J’ai envie de la rejoindre et de me sentir comme Billy Elliot, de « voler comme un oiseau et de l’électricité ». Pourtant ces moments de plaisir renferment une sombre noirceur dans la vie de cette femme. J’ouvre de grands yeux lorsque, pour moi, la révélation ultime du monologue éclate. Arlette est-elle folle ? Ou bien est-ce nous qui sommes fous au point de ne pas la comprendre ? A la fin, elle se fige et la lumière se rallume. On ne sait pas si Arlette a fini de parler mais déjà des spectateurs applaudissent. Je me lève, je suis heureuse car pour moi la vie des femmes est passionnante.
Puis, il est temps d’assister à une séance d’histoires en tout genre.
L’atelier Prise de Parole nous conte une ribambelle de récits à la fois tendres, cruels et cocasses. Mange tes oreilles et pousse la porte, un intitulé qui intrigue. J’attends de voir si les participants arriveront à m’arracher un sourire ou un rire. Ils l’ont fait, je n’ai pas souri une fois mais à plusieurs reprises. Les récits s’enchaînent et les situations deviennent de plus en plus particulières. D’une classique histoire sur un cheval, on passe au récit d’un perroquet sur un paquebot et à un combat d’aboiements. Oui, les participants ont vraiment aboyé et c’était très réaliste ! Les mots et les mouvements du corps traduisent bien tout le travail effectué depuis de longs mois.
Il n’est pas encore l’heure de dormir, même si les contes disent le contraire.
© Christian Chauvet / Service Photo – Université de Nantes
La dernière pièce de cette soirée est un OSNI (objet scénique non identifié). Car Cri et Ga cherchent la paix, c’est une multitude de choses à la fois. De l’humour, de la musique, des chansons, de la philosophie, des paroles profondes, des gimmicks, un ukulélé, des fruits, une recette de cuisine, des personnages atypiques, mais surtout c’est un duo pour qui l’on se prend d’affection. Cette histoire touchante de deux êtres qui recherchent simplement le bonheur de vivre ensemble n’importe où. Cependant, un mal de fesse me fait tortiller sur ma chaise car la fin se fait attendre. Et cette fin n’en est pas vraiment une. J’avais cette impression que la dernière scène était seulement la conclusion d’un des nombreux tableaux de la pièce. Je suis déçue de rester sur cette note de manque. Toutefois, les comédiens et comédiennes sont excellents et vive le ukulélé !