Roman (?) de Gauz, paru aux éditions Nouvel Attila – maison dont Vincent a déjà parlé à travers Le paradis des autres– en 2014.
Roman avec un point d’interrogation parce que ce court texte ne ressemble pas qu’à un roman.
Les chapitres qui le composent traitent successivement de l’histoire d’un homme africain, sans papier qui travaille comme vigile à Paris et d’anecdotes sur des choses entendues et vécues dans des magasins tels que Sephora ou Camaïeu (du vécu de l’auteur).
On côtoie ainsi la misère, les difficultés quotidiennes d’un personnage et la sociologie de la clientèle des grandes enseignes, des employés voire des patrons, des petits chefs.
Ces chapitres sont souvent très drôles; on se surprend à lire et relire ces tranches de vie : « Par quel paradoxe biomécanique le vigile a-t-il si mal au coccyx, alors qu’il est debout toute la journée ? »
Sociologie mais aussi politique avec quelques saillies sur des hommes politiques qui en prennent pour leur grade. Mitterrand, Giscard n’en sortent pas indemnes. C’est drôle et tragique à la fois mais surtout bien vu.
Les dictateurs africains ne sont pas épargnés non plus.
Le 11 septembre vient clore le roman sur une dernière note acerbe. Répercussion sur le métier de vigile : plus de travail pour les sans papiers, reprise en main du gouvernement, des employeurs, fermeture d’un lieu d’habitation mythique pour eux et nouveau départ.
Pour finir ma chronique, je me dois de vous dire qu’un auteur osant écrire « maudits soient David Guetta et les Black Eyed Peas ! » s’attire d’emblée toute ma sympathie. Pour découvrir la raison très drôle de cette haine envers ces grands musiciens et DJ, lisez donc ce beau Debout-payé.
Debout Payé est paru aux Editions Attila en Août 2014.