Pourquoi cette nouvelle rubrique ?
Nos chers amis d’outre-Atlantique, ne maîtrisant visiblement pas très bien la langue anglaise et ses codes, ont pris l’habitude, ces 45 dernières années, de faire des remakes des œuvres sérielles de leurs chers cousins britanniques.
Commençons par la définition de remake* :
Un remake (du verbe anglais « to remake » qui signifie « refaire »), ou une reprise, est un film dont l’histoire a déjà été portée à l’écran ou un jeu vidéo adapté d’un jeu précédemment développé.
Dans le domaine du cinéma, le concept de remake est le même pour les adaptations littéraires. La première adaptation du livre est la version originale (et appelée adaptation littéraire), les suivantes sont des remakes. En fonction des choix des nouveaux réalisateurs et producteurs, le nouveau film peut être plus ou moins fidèle à l’original, allant du remake plan par plan (Psycho de Gus Van Sant) au remake totalement libre (Piranha 3D, dont le scénario n’entretient plus qu’un vague rapport avec le Piranhas original). Le terme est étendu à la télévision et aux jeux vidéo, où certaines séries et certains jeux ont connu des reprises.
Pour mieux comprendre, il nous faut également la définition d’adaptation* :
Une adaptation cinématographique est un film basé sur une œuvre existante telle qu’un livre, un jeu vidéo (ou une série), une série télévisée ou encore un dessin animé.
Une adaptation peut-être libre ou fidèle à l’œuvre.
Une adaptation libre est une adaptation dont de nombreux détails ont été changés comme la fin, ou certains événements importants. Des personnages ont aussi été rajoutés ou retirés.
Une adaptation fidèle reprend l’œuvre dans les grandes lignes.
Je te rappelle, les gens, que ce phénomène remonte à bien plus loin que la réalisation du premier remake. En effet, depuis 1970, une série sur quatre, en moyenne, n’est pas une création originale (il s’agit d’adaptation, de spin- off ou de remake). Et si l’on pousse un peu plus loin l’étude de ce qui ressemble fortement à un complexe, on se rend compte que cela touche toutes les catégories de la vie quotidienne :
- le fish and chips est devenu un filet’o’fish,
- le sandwich, un hamburger,
- la cup of tea, du coca,
- la série Sherlock, l’innommable Elementary,
- Green Wing, Grey’s Anatomy,
- les kilts, des jeans,
- Sean Connery s’est transformé en Magnum (pas le bâtonnet de glace, hein),
- Richard Burton en Elizabeth Taylor,
- Lawrence Olivier en Jennifer Lawrence…
Bref, tu l’auras compris, le mal est profond et ancien.
Alors que nos chers voisins brits, eux, quand ils s’adonnent à ce genre de petit jeu, nous créent des merveilles. C’est ainsi, par exemple, qu’ils ont inventé le 3-en-1 et qu’ils ont pris Dallas+Dynastie+Côte Ouest et nous ont donné Downton Abbey. SI ÇA C’EST PAS UNE PREUVE DE SUPÉRIORITÉ CULTURELLE!!!
Je t’entends déjà d’ici prétendre que je suis de mauvaise foi. Donc, voici pour toi, les gens sceptiques, une petite liste de ce qui fait du Royaume-Uni, l’un des plus riches pays de le monde, de le univers et au-delà :
- Le British sense of Humour
- les Digestives
- Le Black London Hackney Carriage taxi, le Red double-decker Bus, la Red Telephone Box
- Black Mirror, Black Books, Spaced, Doctor Who, Chapeau Melon et Bottes de Cuir, Absolutely Fabulous, The IT Crowd, Utopia, Dead Set…
- Le Pub
- Le Union Jack
- Les Monty Python
- Chaplin, Loach, Frears, Leigh, Schlesinger, Hitchcock, Boyle, Gilliam, Parker…
- Moffat, Abbott, Brooker
- Arthur, Lancelot, Galaad et leurs copines
- Shawn of the Dead
- Darwin, Newton
- Le Brexit (ça ramène au British Sense of Humour)
- Robin Hood men in tights
- Shakespeare, Byron, Keats, Dickens, Austen, les sœurs Brontë, Orwell, Alan Bennett, Tolkien…
À présent que nous sommes d’accord, passons à la question suivante :
Pourquoi ce titre ?
Je suppose que ce dernier doit inéluctablement te dire quelque chose, les gens vieux. Je viens d’interroger des élèves de troisième et MÊME EUX, ont su répondre. Mais bien au-delà de l’hymne national britannique, c’est la version plus populaire, au sens populo du terme, qui nous intéresse ici. J’entends par là, la chanson homonyme des Sex Pistols, OF COURSE !!!
Petit rappel des faits : en 1977, nous nous souvenons très bien (comment ça, je n’avais que 2 ans ?), que pour le 25ème anniversaire de l’accession au trône de Liz II, le célébrissime groupe de punk rock anglais a redonné ses lettres de noblesse à l’hymne national. Ce qui, évidemment, ne fut pas du goût de tout le monde. Mais, la preuve en est avec le très récent Brexit, les anglais ne manqueront jamais une occasion de nous faire rire.
Ce qui nous intéresse ce sont les paroles du refrain final « No future », devenues, depuis, le symbole de ce mouvement punk. Elles rentrent en contradiction, me diras-tu, avec l’idée que je suis en train d’établir, ici, que la majorité des séries anglaises sont, justement, l’avenir des séries américaines. Que nenni ! Car si tu lis la phrase de ce titre jusqu’au bout, tu verras qu’elle se termine par « …ou pas ». Na !
Tout cela pour te dire que malgré un évident manque d’objectivité, je vais te présenter, prochainement, des séries anglaises et leur remake américain, les comparer et réellement tenter d’établir si la Reine et ses merveilleux sujets sont en danger…ou pas.
Comme disait Mémé, to be continuède…
J’attends, avec une impatience non dissimulée.
Tes désirs sont des ordres, chère Ver0. Le premier « versus » est en ligne!
Bonne lecture.