[mks_dropcap style= »letter » size= »52″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]A[/mks_dropcap]yant maintenant assisté à un bon nombre de spectacles de « nouveau cirque », je suis allée voir GRANDE- avec beaucoup d’attente. En effet, la perspective de voir Vimala Pons à l’oeuvre était la motivation de mon achat de place. L’arrivée dans la salle m’a mise en position de suspicion. La scénographie prend le parti de tout dévoiler. Les accessoires qui feront le spectacle sont tous à vue, sans fond de scène. Une voix indique le décompte des minutes avant le spectacle. La salle reste allumée lorsque le spectacle commence. Les deux artistes Vimala Pons et Tsirihaka Harrivel arrivent sur scène dans un total look de hipsters, couleurs pétantes, coupes de vêtements so 80’s, cheveux gras, barbe… Le moment de suspicion sur le spectacle qui allait se jouer dura 2 minutes. La scénographie brute prend tout son sens dans le spectacle qui est en train de se jouer, de se répéter, qui nous est proposé. Quant aux artistes, ils sont, malgré l’impressionnante performance, d’une honnêteté simple et désarmante.
Ils se lancent dans un marathon de spectacle, toujours en mouvement, toujours courant, toujours jouant, toujours expérimentant, dévoilant l’histoire d’un couple et de sa rupture. Une histoire qui commence par la fin, pour en dénouer les intimes moments-clés, remonter le temps jusqu’au nœud primitif. La performance est là, très vite le spectateur est totalement embarqué dans ce spectacle qui se prépare et se répète sous ses yeux. Ce qui ne semble pas possible est joué, ce qui est trop difficile est rejoué, ce qui est raté est assumé. Le spectacle est alors total, cirque, théâtre, musique, claquettes, chant, magie, vidéos… Tout y est dans une fraîcheur désarmante et en toute humilité jouée par les deux artistes. Sans compter l’humour. Le thème du couple et de la rupture étant universel, chacun se reconnaîtra dans certaines répliques, souvent très drôles.
Je suis encore agréablement étonnée de n’avoir pas pu regarder, par peur, un lancer de couteau et la chute d’un toboggan géant. Je ris encore à entendre Vimala Pons hurler « je m’organise, je m’organise, je m’organise pour t’aimer, j’ai même créé un google agenda ». Je m’émeus encore à l’évocation de la performance de Tsirihaka Harrivel qui, par une astuce de micro lui déformant la voix du plus aigu au plus grave, fait défiler la vie qui passe « j’ai rien fait, pas de bêtise, j’ai rien fait, j’ai rien fait du week-end, j’ai glandé, j’ai rien fait, j’ai rien fait Natacha, j’ai rien fait, j’ai rien fait de ma vie ».
Un magnifique spectacle, surprenant, époustouflant, qui questionne sur l’aboutissement, la représentation, entre foisonnement et simplicité, un tourbillon à regarder sans reprendre son souffle !
Le spectacle sera au 104 à Paris du 7 au 26 janvier prochain. Toutes les informations sont à retrouver ici.