Découvrir GINA ÉTÉ en plein hiver, c’est plus que paradoxal mais cela sied parfaitement à cette chanteuse, multi-instrumentiste suisse, dont l’univers musical est fait de nombreuses surprises, de douceurs et de colères, capable de crier F*** You:You sur une ligne de synthés soyeux, le tout dans sa langue natale.
GINA ÉTÉ nous vient en effet de Zurich, Prospagnosia (l’incapacité à reconnaître un visage même familier) est son deuxième album faisant suite à un premier essai, Erased By Thought paru en 2021. Elle est tout d’abord une violoniste très réputée sur la scène suisse et au delà, ayant ainsi collaboré en studio et sur scène avec des gens comme Sophie Hunger ou Patrick Watson.
Jouant du violon bien sur, mais également du piano, des guitares et autres synthés, elle a co-produit son album avec Noé Franklé et Wannes Salomé tout en faisant appel à quelques musiciens apportant joliment cordes et percussions à sa pop hybride teintée de jazz et de musique classique.
L’ouverture Prolog- The Mess I’m In nous plonge direct dans un monde imaginaire et enchanteur mais avec un sentiment que tout cela pourrait basculer rapidement dans le pire des cauchemars. Love To Work ou The Bet diffusent le même sentiment, on oscille entre douceurs et tensions, les synthés sont contrebalancés par des cordes luxuriantes, le tout nappant les vocaux ensorcelants de GINA ÉTÉ
En effet, aussi bien an anglais qu’en allemand, mais aussi en français sur le superbe La Joie (Au Bout D’Un Moment), Gina chante divinement bien sur des mélodies célestes et délicates. Pour donner quelques repères, on pense parfois à Bjork pour son coté féerique, Juana Molina ou Émilie Simon (The Last Air).
Aussi à l’aise sur des tempos lents comme la magnifique ballade My Friend ou les rythmes électro-pop de Blindside, GINA ÉTÉ réussit là un superbe album, Prospagnosia qu’on se fait fort de ne pas oublier !
