[dropcap]U[/dropcap]n homme, un piano, une grande salle vide…Nick Cave réinvente sa musique et s’adapte magistralement à la situation mondiale en nous offrant 22 chansons interprétées par lui seul sur la scène de l’Alexandra Palace à Londres, sans public autour de lui.
Après une diffusion en streaming en juillet dernier, son concert filmé par le directeur de la photographie Robbie Ryan se voit offrir une sortie physique avant d’être visible en salles courant janvier 2021.
Bien sur, la pandémie de Covid-19 a joué un rôle majeur dans cette performance, Nick Cave ne pouvant embarquer ses Bad Seeds défendre Ghostseen sur les routes et dans des salles combles. Il imagine donc cet événement pour continuer à toucher ses fans et donner de nouvelles versions épurées de chansons écrites sur une période depuis près de 35 ans, de Your Funeral…. My Trial à Ghosteen.
Idiot Prayer reprend surtout son concept des Conversations With, qui le voyait rencontrer seul son public, jouer quelques morceaux et répondre directement à de nombreuses questions posées par la salle, en toute franchise, dans la lignée de son site The Red Hand Files.
Avant de lancer l’écoute, le vieux fan, que je suis, scrute le tracklisting avec attention, se réjouit de la présence d’un inédit, le magnifique Euthanasia et de ce voyage musical dans l’œuvre quasi complète du grand Nick.
Le mélancolique et sombre The Boatman’s Call se taille la part du lion, avec 6 chansons extraites d’un disque qui se prêtait merveilleusement bien à l’exercice. Si ces derniers albums, Ghosteen en tête, sont également bien représentés, Nick Cave n’hésite pas à piocher dans son passé, osant 2 morceaux présents sur ses Grinderman, et picore de ci (Nobody’s Baby Now sur Let Love In) de là (The Mercy Seat sur Tender Prey).
C’est un intense moment d’émotion que nous propose le grand Nick Cave sur plus d’une heure et vingt minutes de performance. Les chansons sont réduites à l’essentiel, l’australien se dévoile comme jamais et dégage une humanité qu’on n’aurait guère imaginé à ses débuts où sa colère cachait son immense bonté.
Stranger Than Kindness ou Brompton Oratory se voient ici offrir de splendides versions, mais l’album atteint ses sommets sur ses morceaux les plus récents, confirmant la longévité de Nick Cave, toujours aux sommets depuis des décennies. De Jubilee Street, qui vous tire toutes les larmes de votre corps en 2, 3 notes de pianos à Galleon Ship, qui conclut magnifiquement le disque, il nous touche profondément, voix sublime et fragile, présence physique palpable…du très, très grand art.
Idiot Prayer s’impose comme le disque symbole de cette drôle d’année et le témoignage d’un grand homme blessé mais toujours combatif.
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Idiot Prayer – Nick Cave
Bad Seed Ltd – 20 novembre 2020
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Image bandeau : Joel Ryan