Après une adolescence un peu tumultueuse, Louie Zamporini s’investit dans la course à pied jusqu’à atteindre les Jeux olympiques en 1936 à Berlin. Son objectif est désormais ceux de Tokyo, mais la guerre éclate et le voilà parti sur le front Japonais. Rescapé d’un crash d’avion, il surmonte l’épreuve de la survie en mer avant de devenir prisonnier dans un camp où la torture et la cruauté sévissent.
Je ne serais pas allée de ma seule initiative voir ce film, car les histoires d’enfermement et de torture me terrifient au plus haut point. Accompagnée de mon meilleur pote, je me sentais plus forte pour absorber ces images difficiles. Et il a fallu s’en prendre plein la tête, à coup de bombardiers, de vagues rugissantes, de requins, puis des geôliers japonais, dont Miyavi, incroyable tortionnaire. Oui, Miyavi, musicien ultra connu des passionnés de J-Music, tellement excentrique dans ces tenues scéniques, devient ici un impeccable et exceptionnel bourreau, et ma surprise fut grande en découvrant son nom dans le générique de fin. En face de lui, Jack O’Connell incarne le héros américain dans l’absolu, avec tous les clichés qui lui sont rattachés, mais l’incarne avec un joli charisme et des expressions bouleversantes. Oppressée durant l’essentiel du film, vous pourriez croire qu’Angelina Jolie a réussi son pari.
Malheureusement, le rythme est totalement absent, et l’on subit fortement la longueur, à la fois sur mer, lorsqu’ils résistent sur leur petit canot, perdus en plein milieu de l’océan, et la répétition des sévices corporels orchestrés dans ce camp japonais. Le style trop académique planté dès les premières évocations mêlées de la jeunesse de Louie et de sa vie de militaire nous donne un tableau trop classique et trop léché d’un film de guerre américain. Cependant, quelques images parsemées ici et là m’ont réellement soufflée par leur beauté. Au final, ni réussite absolue, ni échec flagrant, ce film mérite tout de même d’être vu, d’autant qu’il est inspiré d’une histoire vraie. Cet homme mérite le respect.