[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]M[/mks_dropcap]ême pas 30 ans et voilà déjà que Kevin Morby nous sort un quatrième album solo en l’espace de 5 ans à peine, après avoir tenu la basse chez les tout aussi actifs Woods et partagé la garde des enfants avec Cassie Ramone, l’ex-Vivian Girls au sein de The Babies.
Le jeune texan aujourd’hui installé à Los Angeles continue d’impressionner, même si, ici et là, on sent poindre quelques lassitudes. City Music, ainsi s’appelle ce nouvel opus, allons nous partager ses virées urbaines ou bien, comme le chantait Daniel Balavoine, quand on arrive en ville, tout le monde change de trottoir ?
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]J[/mks_dropcap]e ne suis pas certain que Kevin Morby soit totalement au fait de Starmania, par contre, il se confirme très rapidement que notre bonhomme maîtrise parfaitement son abécédaire des 70’s tant l’ombre des géants de l’époque planent sur ce City Music, Patti Smith et Lou Reed en tête.
En effet son petit dernier parait comme la face sombre et dense de Singing Saw, Kevin Morby délaisse quelque peu Bob Dylan et Joni Mitchell pour fumer clopes sur clopes avec Tom Verlaine ou John Cale. Il pousse même le bouchon très loin en rendant un hommage appuyé aux Ramones sur le jouissif 1, 2, 3, 4 (Joey, Johnny, Dee Dee, Tommy !) ou reprenant les mythiques Germs, le groupe punk de Pat Smear et Darby Crash sur un splendide Caught In My Eye, à l’instar de ce qu’a pu nous faire Jeffrey Lewis avec ses reprises neo folk de Crass.
La littérature urbaine n’est pas en reste non plus, City Music pourrait servir de BO pour le Big City Bright Lights (Night Time), Kevin Morby cite, via la voix de la grande Meg Baird, également Et Ce Sont Les Violent Qui L’emportent de Flannery O’Connor sur l’interlude Flannery
L’album a été enregistré en compagnie du toujours remarquable Richard Swift entre Portland et la Californie avec l’aide des fidèles Megan Duffy (guitares) et Justin Sullivan (batterie). C’est pourtant New York qui semble au centre de l’album, son gigantisme, sa solitude et sa quête impossible de l’amitié et de l’amour.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]M[/mks_dropcap]ême si Kevin Morby nous présente lui-même City Music comme son disque le plus rock’n’roll, une profonde mélancolie berce ses 12 nouvelles chansons, plongée désabusée dans un folk urbain à la manière de The FreeWheelin’ Bob Dylan (Dry Her Eyes) ou le Cohen de New Skin For Old Ceremony (le final Downtown Lights).
Un orgue angélique sublime l’inaugural Come To Me Now, passerelle avec son album précédent, alors que le magnifique Crybaby croise Because the Night avec le son du Velvet du 2ème album.
Aboard My Train et Tin Can ont un petit côté Jonathan Richman et vous donnent des ailes, partagé entre rires et larmes, alors que Pearly Gates donne un souffle épique à l’aventure urbaine, on n’est pas si seul finalement.
Avec City Music, Kevin Morby assume ses influences et confirme son immense talent, par l’entremise de quelques unes des plus belles chansons de l’année.
City Music sera disponible le 16 juin chez Dead Oceans.
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